C'est le troisième jour. Les visages sont tendus, les yeux cernés. Des enfants minuscules gravissent la côte agrippés à leur mère, une peluche usée contre le cœur. Devant les portes vitrées, encore fermées les regards dérivent, épient sur les déambulations du gardien. Soudain le premier cri jaillit. Un garçon, dont sa mère s'était éloignée d'un pas, pleure ; il lui tend les bras, se colle contre elle, niche sa tête dans son cou. Les parents autour haussent la voix et glissent sur le trottoir avec des mimiques ingénues, de manière à dissimuler aux yeux du leur la vue de l'enfant éploré. Je regarde mon fils, je lisse ses cheveux au-dessus de son front. Jusqu'à son œil droit, écarquillé, s'entrelacent des veines d'un bleu tranchant.
Il soupire, les joues gonflées. Dans mes bras, il est avachi, il me parle d'une voix que je ne reconnais pas, atone, calme. Parfois il me regarde comme s'il avait peur de m'oublier, je sens qu'il se repait de moi et il me faut réaliser cela sans partir avec lui en courant, à l'autre bout de la ville. Je brode pour lui, inlassablement, ce que je sais de ses matinées à l'école pour les transformer en épisodes lumineux, plein de panache et de gloire. Il ne semble pas m'entendre. A son tour, il prononce, difficilement, les sept petits mots qu'il a dit en s'éveillant. Rien d'autre que ce chapelet à une seule prière. Je me tais, la gorge serrée, j'attends et j'espère que ce ne sera pas trop dur.
Enfin, le gardien, tourne le loquet et nous rentrons. Ce n'est pas la joyeuse bousculade de la rentrée. Les enfants ne courent plus, empêtrés dans les jambes de leurs parents, serrés, portés, embrassés, ils avancent comme à reculons.
De nouveau, dans la cage d'escalier, un cri résonne. Mais cette fois, il est repris en chœur. Des petites filles en robes roses hoquettent. Leurs cheveux sont artistiquement retenus par des bandeaux, des barrettes, des rubans pailletés tandis que sur leurs joues dévalent des flots de larmes. Dans une classe, une mère, fébrile, désigne un puzzle en bois. Son fils hurle tandis qu'elle l'assoit sur une petite chaise, devant une petite table, parfaitement conçue pour lui. Elle retourne le puzzle. Les pièces claquent et s'entrechoquent sur la table. Alors, l'enfant hurle de plus belle. Il empoigne les morceaux de bois pour les jeter par terre. Sa mère se fâche. Elle lui tape les mains, une dizaine de fois, la langue pincée entre les dents, pointée entre les lèvres. Il se lève, lui tend les bras, étouffant dans son chagrin. Elle lui tape les fesses et l'oblige à s'asseoir. Tirant sur les bords de sa jupe trop courte, elle guette avec angoisse la maîtresse.
Dans l'escalier, un père avec de grands gestes désigne le chiffre peint en rouge sur le mur : "Alors ? Qu'est-ce que c'est ça ? demande-t-il, goguenard."
Son petit garçon, l'air effrayé, fixe les portes des salles d'où proviennent, amplifiées, des lamentations éperdues.
"Là, là, braille le père, regarde. Pfff soupire-t-il, tu es vraiment difficile ce matin, toi !"
Zacharie n'a pas dit pas bonjour en rentrant dans sa classe. Tête basse, il est allé dans son coin, retourner, sans enthousiasme, la boîte contenant les petites voitures. Agenouillée, près de lui j'ai exulté : sur l'une on voyait le sigle de Volkswagen. Nous avons cherché toutes les Volkswagen. Il y en avait une bleue, une jaune, une rouge. Mon fils a esquissé un sourire, presque rêveur, il s'est levé, m'a serrée dans ses bras et a dit : Maman, je veux rester avec toi avant de répéter, mais sans espoir, les sept petits mots : je ne veux pas aller à l'école !
Illustration : Lisa Hurwitz
30 commentaires:
Je vais émettre une hypothèse (certes audacieuse) : peut être les petits enfants sentent ils que plus ils montrent qu'ils ont de la peine d'être séparés de leur mère / père, plus ils les réconfortent, et mieux ils répondent à l'angoisse des adultes, celle d'avoir à éternellement couper le cordon ombilical.
C'est une hypothèse.
Ça me fend le coeur ! Pauvre petit bout de chou !
Audine,
Je ne sais pas. C'est l'éternelle question. Depuis que je suis mère combien de fois j'ai entendu : "si tu es angoissée, il va le sentir et il va être angoissé aussi.", "Si tu es triste blablabla..."
C'est comme pour les chiens : ils ne faut pas qu'ils sentent qu'on a peur. Franchement ce n'est pas si simple et j'y crois à moitié.
Catherine,
Il y a du mieux quand même, hier il n'a pleuré "que 10 minutes" d'après la maîtresse. La veille c'était une heure. Et l'après-midi, pendant 5 minutes il a même émis le désir d'y retourner...
Je suis d'accord avec la thèse d'Audine avec une variante : les petits enfants sentent ils que plus ils montrent qu'ils ont de la peine d'être séparés de leur mère / père, plus auront de la chance d'avoir des cadeaux à la fin de la journée.
Tu devrais donner une baffe à ce comédien qui fait semblant de t'aimer.
Très beau texte, qui parle de mon quotidien. Je devrais l'afficher sur ma porte, tiens ! J'ai la chance d'avoir ce travail où je vois venir à moi quantité de personnes en larmes chaque matin et dont les pleurs redoublent lorsqu'ils m'aperçoivent. Vous m'enviez n'est-ce pas ?
Pour te rassurer un peu quand même :
Il faut penser les choses dans la durée. L'apprentissage de la frustration, de la séparation et des règles de groupes n'est pas ce qu'on fait de plus sexy au monde. D'où les réticences bien légitimes des bambins. Mais au fur et à mesure que l'année se déroule (et surtout lors de l'année suivante qui est celle d'une véritable socialisation), la transformation fait plaisir à voir. Ils trouvent leur place, leurs centres d'intérêt au sein de l'école. Cela prend du temps et on voudrait que l'enthousiasme naisse pour tout ce qu'on leur impose. Las, c'est impossible.
Je reviens à ton texte parce qu'il m'ouvre les yeux sur ce vécu parental. Je n'ai jamais imaginé à quel point c'était difficile pour les parents. Mais je crois que ça l'est infiniment plus que pour les enfants, pour la bonne raison qu'ils ont ce pouvoir (que nous pouvons leur envier) de passer des larmes à la joie, sans ruminer l'angoisse précédente pourtant forte.
(Désolée pour mon commentaire à rallonge. Ton texte, par sa sensibilité et son regard, déclenche les réactions loghorréiques des maîtresses d'école !)
( MG le retour ! Faites-la taire !)
Je crois aussi qu'Audine ne parlait pas de transmission d'angoisse d'adulte à enfant. Non, ce n'est pas de la faute à ton angoisse s'il a peur de l'école ! C'est un peu simpliste, comme vision, cette histoire d'enfant-éponge. Mais je crois qu'il y a du vrai dans ce que suggère Audine (si j'ai bien saisi) : cette réponse de l'enfant au ressenti de l'adulte. Les enfants endossent volontiers le rôle de petite chose fragile si on leur parle en confortant cet aspect (pour rassurer, pour renvoyer une image conforme au regard qu'on leur porte, pour être aimé quoi !). D'ailleurs, moi-même... Bon j'ai 35 ans. D'accord. Mais si un homme vient me parler d'un ton protecteur je prends un peu de son regard à mon compte et adopte des attitudes de femme enfant. Moi aussi je veux qu'on m'aime !
(excuse-moi, je suis vraiment chiante ce matin, j'ai trop forcé sur le Côte du Rhône hier et la gueule de bois me rend intarissable.)
En observant les autres parents, il ne m'a pas semblé que les plus "maternants", ceux qui sont censés avoir "un lien si fort que ça fait des enfants gâtés et qui deviennent déliquants" avaient les enfants les plus tristes ou angoissés...
Simple regard superficiel, bien sûr.
L'enfant, l'école et les parents. Début septembre, ce trio infernal revient au devant de la scène. Il n'y a, je pense, aucune règle à adopter tant les 3 protagonistes peuvent être totalement différents. Enfant rebelle ou hypra-attaché au parent, école avec enseignants attentifs à la rentrée des bambins ou école quasi-militaire au tout ce beau monde doit rapidement entré dans le rang, parents couvant leur progéniture d'attention ou parents totalement désinvolte devant la mini-détresse de leur enfant.
Bref, cela fait de multiples combinaisons qui, à mon sens, pour trouver une attitude juste doivent être juxtaposées comme il se doit.
Pour ma part, les rentrées se sont toujours effectuées dans le calme et la zénitude. Certainement, parce qu'il sont toujours entrés tous les 3 dans la même école et que la fratrie soudée nous a toujours surpassé ( leur mère et moi) dans ces moments là.
Gageons que les prochains jours, ton petit z. aura vite oublié cet 7 petits mots.
bonne journée,
:)
@Balmeyer :
Mais personne n'a dit le contraire, si ?
En revanche, les instits constatent tous que les "au revoir prolongés exagérément rendent la séparation plus difficile, les pleurs plus longs, c'est tout. Ca n'en fait pas des êtres pétris d'angoisse !
Marie-Georges : non, personne n'a dit le contraire. Je parle tout seul. Mon commentaire était nul, mais les steaks étaient cuits.
Nicolas : je vous rappelle que c'est moi qui suis censé détester les enfants. Faudrait voir à ne pas me piquer le job...
Didier,
Vu vos relations avec les fillettes dans le métro...
Durs épisodes que ceux des premiers jours d'école. C'est là, finalement, qu'on coupe le cordon.
Du jardin d'enfant au lycée, je n'ai que trop entendu ces quelque mots: "je ne veux pas y aller", au risque d'être malade, réellement. Ceci dit Fiston se sépare de moi sans même un regard et presque sans un au revoir lorsqu'il SAIT qu'il va s'amuser, en profiter, être heureux, ou même seulement apprendre...
Et là, c'est comme si je n'existais plus..Ce qu'il m'avoue sans difficulté..
Toi, tu es la seule qui sache quand j'ai mal et qui me connaisse.
Sinon côté cordon ombilical, je me demande qui coupe quoi, comment, de quelle façon et dans quelles mesures cela arrange les adultes que nous sommes.. quelques interrogations en passant.. Mais je sais que je suis "castratrice", alors peut-être que je suis trop "réfléchie"...
D'avoir travaillé comme animatrice j'ai souvent vu la douleur des enfants, pas de la séparation d'avec les parents mais d'avoir à affronter un rythme, une rivalité qui existe très tôt, d'avoir à vivre un monde pas toujours facile avec tout ce que cela implique et qu'ils devinent qu'on le veuillent ou non...
Ils savent ce que nous avons peut-être oublié...
Bon courage à petit Kéké et surtout que les parents ne se sentent pas coupables, ni effrayés de montrer leurs sentiments si cela est expliqué. Un enfant qui sent l'attachement de ses parents se séparera plus facilement deux.. Balmeyes, tu l'as évoqué et je pencherai volontier de ton côté...
Est bien lucide ce gamin ! Moi, j'aime pas l'école, et quand j'ai accompagné ma gamine la première fois, j'avais troi ans moi aussi. Tétanisé, j'étais.
Seul dans un océan de têtes hurleuses...
Ma femme a ce souvenir de ma fille lui disant sur le chemin de l'école "tu sais maman, je vais bientôt pleurer " et elle pleurait. C'est devenu un souvenir que nous partageons tous en famille maintenant.
Ouh là là, tous ces commentaires !
Nicolas,
N'importe quoi ;) !
(Comment tu sais qu'on a fait un cadeau à Kéké le jour de la rentrée ?)
Marie-Georges,
Quel enthousiasme ! Et quel beau commentaire. Je l'ai lu ce matin avant de partir. Ce que tu expliques du reste de l'année a éclairé l'avenir. Pour l'instant ce qui est le plus dur c'est l'état dans lequel je le récupère, triste, barbouillé de morve parce que personne n'a mouché son nez enchifrené...
(Pour soigner ta logorrhée commentatrice, tu devrais écrire un billet ;) Enfin, ce que j'en dis !)
Marie-Georges le Retour,
Simpliste, oui, c'est comme ça que je le vois. Merci pour ton analyse très juste et très fine des choses. C'est vrai que par exemple, lorsqu'il arrive que Zacharie se fasse mal, si je ne dis rien, ou si je parle d'autre chose, il ne se plaindra pas. Par contre s'il pleure, j'essaie de l'écouter et de le consoler. Je ne supporte pas d'entendre "c'est rien, c'est rien !". Trop souvent les adultes obligent l'enfant au silence.
Le tout, c'est de trouver le juste milieu...
(Je suis claire là ?)
Balmeyer,
Je comprends ce que tu veux dire...
Kris,
La description de ta petite famille fait envie :))
Toi aussi, tu exprimes bien les choses. Oui, juste milieu, juxtaposition, mesure... Voilà ce qu'il faut trouver. Qu'il est dur d'être parents ! Mais que c'est passionnant aussi !
Marie-Georges III,
Les adieux prolongés, c'est pareil je ne sais pas. Kéké ne pleure pas quand nous partons parce que je lui montre des jeux et je prends le temps de créer une situation qui lui plait... Il paraît qu'il pleure lorsque d'autres pleurs.
Balmeyer,
:))
Didier Goux,
N'importe quoi. Quand vous verrez Kéké, il vous séduira d'un battement de cils et vous passerez le restant de la journée à jouer aux petites voitures avec lui !
Nicolas,
Euh. Je sais pas quoi dire.
Nicolas,
Bienvenu ici. En fait, comme le dit Audine, on coupe sans arrêt le cordon...
Christie,
Il y a beaucoup de choses dans ton commentaire !
Je suis d'accord avec toi, le problème n'est pas la séparation, c'est ce qu'il y a derrière. Pour l'instant, ce ne doit pas être bien palpitant et Kéké s'ennuie un peu. Pour aller chez sa nounou, il ne pleure jamais parce qu'il sait qu'il va s'amuser et ça m'aide à le quitter le cœur léger.
Merlinbreizh,
Par contre j'ai toujours adoré l'école même si les rentrées importantes (maternelle, cp, 6ème) ont provoqué larmes et angoisses. L'été, souvent je finissais par trouver le temps long !
MArc,
Merci pour ce joli souvenir. Avec les années ça devient attendrissant mais je suis sûre qu'à l'époque ta femme n'en menait pas large !
A Zoriade : BRRR !!! Tu me fais froid dans le dos !
A la limite, on préférerais que les gosses pleurent, hurlent, se roulent par terre. Mais quand ils se contiennent, c'est bien pire. Le soir, on les retrouve, hébétés, moyennement tristes, effacés. Ils hésitent presque à sourire quand on vient les chercher. Il y a une latence avant qu'ils redeviennent normal.
Et le week end, on a un peu de mal à les contenir, parce qu'ils ont besoin de plus d'attention. Finalement, ils ne comprennent pas...
Moi, je trouve que c'est un lieu commun de penser que c'est plus dur pour l'adulte que pour l'enfant. Si l'enfant va bien, l'adulte aussi. C'est parce que tu vois ton enfant rabougri, engoncé dans un malheur mou que tu es malheureux. Et c'est aussi faux à mon avis de croire que l'enfant passe du bonheur au malheur sans mémoire. L'enfant a très bonne mémoire au contraire... Il sait se souvenir, surtout de ce qui est dur pour lui. Cela conditionne même parfois son évolution.
Le pire, c'est que si les larmes n'éclateront plus après une ou deux semaines, l'adaptation réelle prendra bien au moins une moitié d'année...et il faut savoir être très vigilant pour agir en cas de difficulté prolongée...
J'ajoute que ton texte est très juste !
(tu pourras le lui faire lire quand il sera grand)
@Dorham
sans ruminer, c'était à dire passer d'un vrai chagrin à une joie sans mélange ; cela ne signifiait pas qu'ils oublient ou sont "sans mémoire" des choses désagréables...
Oui, c'est vrai...
je suis aussi nul que Balmeyer :)
C'est juste qu'on a tendance à dédramatiser, et c'est sans doute bien aussi, mais du coup, je trouve que ça fait perdre du sens à la chose, tu vois, comme si elle n'avait pas d'importance...(je ne dis pas ça spécialement pour toi, je vois bien que tu prends parfaitement conscience de ce que cela implique)
Dorham,
Oui, ce sourire qui ne revient pas tout de suite c'est le pire et c'est à ce moment là et pas en le laissant, ni en apprenant qu'il avait pleuré que j'ai eu envie de pleurer moi aussi...
Dorham,
Intéressante ta confusion. C'est vrai ce que dit Marie-Georges. Je sais que Kéké a adoré la récréation. Le soir il a raconté à B. : "Je suis allée prendre un vélo. Il y avait des filles autour. Je les ai poussé, je suis monté dessus et j'ai dit "c'est ma moto !"
Dorham,
Je vous laisse régler ces choses là entre vous ;) !
Dorham,
Comme c'est juste ce que tu dis. Dans mon observation des autres parents je suis souvent heurtée - pour l'enfant - par cette dédramatisation... Entre autres.
Normal que Kéké ressente tes émotions, celles de son papa, c'est un "petit bout de toi" ...
"un petit bout de son papa", alors il sent les choses....
Quant au sourire qui ne revient pas... pas facile de trouver la juste mesure parce que, en même temps il découvre plein de choses et elles sont de plus en plus difficiles pour lui parce qu'il grandit...et qu'elles ne sont pas toujours agréables...de son point de vue surtout.
Mais je crois (sans être affirmative) que... c'est dans l'amour que vous lui portez tous les deux qu'il trouve son refuge, sa raison d'être.
Un vrai repère : vos bras tendus, vos sourires...vos attentions... etc...
Bonne soirée.
Jeffanne
Oui enfin, avant de parler de dédramatisation excessive, encore faut il que ce soit un drame, toute la question est là ...
Jeffanne,
Merci pour ton commentaire plein d'espoir.
Audine,
Certes. Ce n'en est pas un lorsqu'on relativise cette événement avec l'expérience de toute une vie. Pour l'enfant qui passe des bras et de l'attention d'une Maman, d'un nounou, d'une grand-mère ou même d'une crèche (où il y a une référente pour 3 ou 4 enfants) à un lieu où on doit lui attacher une étiquette autour du cou pour le distinguer des 26 autres... Je crois que ce n'est pas rien !
Oh! Cela doit pas être facile, je compatis de tout coeur... Mais rêvait-il de l'école avant d'y gouter? Ceci me donne des frissons pour la mienne. Elle idéalise tant "l'école" et être grande que j'ai quand même l'impression que l'école risque d'être sa première grande désillusion...
Sens du détail remarquable. Derrière les mots, les non-dits sont bouleversants.
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