[Achevé au son de cette musique somptueuse, écoutée là et là :]
Pépé, le visage long, blême, piqueté de tâches de rousseurs aux contours vagues, regarde la vie avec de sombres yeux mornes ; des paupières tombantes paraissent les couver avec méfiance, des cernes les noient, comme gonflées d'eau.
Pépé a le regard d'un homme qui n'ose plus écarquiller les yeux.
Lorsque Pépé parle, il faut se pencher vers lui, tendre l'oreille, attraper au vol les mots qu'il n'a pas trop malmené avec son français chuintant, guttural, roucoulant ; alors, au fond de ses pupilles, on perçoit une étincelle espiègle. Pépé sourit.
Détachées du crâne, en pointe, ses oreilles tirent leur révérence à toutes les phrases incomprises, à la langue ardue, admirée et haïe de son pays d'adoption. Pépé serre les lèvres dans son costume roide, à petits carreaux.
Un été, Pépé est allé à la mer avec la famille de son fils. Redoutant que les coups de soleil attrapés dans son enfance ne le martyrisent de nouveau, il s'est promené tous les jours sur la plage en costume trois pièces, abritée sous un parapluie noir. Devant lui, Mémé, pieds nus, trottinait. Il la houspillait, il soufflait, toussait, essayant en vain de la rejoindre mais elle ne l'entendait pas ; effrayé, Pépé la voyait déjà s'éloigner et, peut-être, le quitter. Il suppliait : Espera, 'spera !, à bout de souffle. Son parapluie, malmené par le mistral, ployait. Les baleines se déchaussaient. Ses pieds patinaient dans le sable. Pépé alors, tirait d'une poche de sa veste un grand mouchoir brodé à ses initiales. Il s'épongeait, crachait au milieu. Courbé, enfin, les pieds glissant sur le sable instable, il tentait de réparer le parapluie. Mais ses longues mains tremblaient, il n'avait pas emporté ses lunettes.
Soudain Mémé était près de lui. Elle lui donnait une petite tape sur les doigts "Mais que tu t'énerves, que tu t'énerves ! A quoi ça sert ?" Elle le convainquait de s'asseoir. De ses bras menus, elle le soutenait jusqu'à ce qu'il ait trouvé une position confortable sur le sol mouvant. Elle étendait, au-dessus de son visage tourmenté, l'ombre du pépin qu'elle avait rassemblé.
Mémé caressait le front plissé de Pépé, le cou en sueur avec son propre mouchoir, aspergé d'eau de Cologne. Puis, assise à côté de lui, elle regardait, avec lui, les enfants, les jeunes couples au son des vagues. Elle répétait : "Ça ne sert à rien de s'énerver ! Tu devrais penser à ton cœur au lieu de te mettre dans des états pareils !"
J'ai découvert, en Andalousie, que la famille de Mémé appelait Pépé "l'ingeniero" et aussi "el segundo". J'ai été émue d'entendre ces surnoms. Le premier l'aurait rempli de fierté. Parce qu'ingénieur, Pépé l'était en Espagne, avant de s'exiler. Mais en France il n'a pas exercé son métier à son niveau de compétences, il s'est contenté d'un poste d'électricien dans les mines de Saint-Etienne. Mémé, m'a expliqué maintes et maintes fois : "Ton Pépé est communiste et même, il lui est arrivé de voter pour Lutte Ouvrière. Il refusait de voler le travail des Français."
J'acquiesçais même si je ne comprenais pas le rapport.
Un jour Pépé est tombé d'une échelle, dans la mine. Il a été opéré et on l'a pourvu d'un pacemaker.
"Qu'est-ce que c'est Maman un Pacetruc ? ai-je demandé.
- C'est un genre de pile, dans le cœur.
- Ah bon, mais si elle s'arrête ?
- On opère et on la remplace.
- Mais alors, Pépé va vivre toujours ?"
Mémé se plaint souvent de la jalousie de Pépé. Depuis qu'il ne peut plus travailler, il est toujours sur son dos. Il la surveille, il l'analyse, il lui donne des conseils.
Quand elle sort pour le marché, il note l'heure de son départ dans un carnet. A son retour, il appose l'heure qu'il est. Il griffonne quelques équations, compulse quelques livres. Il pose son stylo à plume et il appelle Mémé. Il tient à ce qu'elle surgisse dans la seconde, qu'elle délaisse ce qu'elle était entrain de faire et qu'elle court dans le long couloir. Pépé est un scientifique, il aime l'exactitude. Il invite Mémé à prendre une chaise en face de lui et il l'interroge.
"Qu'as-tu acheté ? Y avait-il de l'attente pour cette denrée ? Combien as-tu dépensé. Qui as-tu rencontré ? As-tu discuté avec quelqu'un ?"
Pépé ne pose aucune question directe, il déteste les cris et les disputes. Néanmoins, il tente de délimiter le problème : Mémé, pour acheter les mêmes denrées que la semaine précédente, a passé dix minutes de plus dehors. Comment cela se peut-il ?
Il regarde Mémé qui trépigne. Elle finit par lui crier Tu m'emmerdes ! Je m'en fous ! en français. Pépé hausse un peu la voix. Pourquoi s'obstine-t-elle à parler cette langue qu'elle écorche ? Il le dit gentiment, c'est pour son bien à elle. Dans certains cas, il vaut mieux s'abstenir et lui laisser assumer la communication avec l'extérieur. Pépé maudit son cœur qui lui interdit l'effort. Il voudrait aller au marché à la place de Mémé. Il voudrait que Mémé reste tranquillement dans leur minuscule appartement en rez de chaussé d'un boulevard. Elle était contente quand ils avaient aménagé ici. Avant, les W.C. étaient sur le palier et on devait se laver dans une bassine. "Une salle de bain, quel luxe, s'était écriée Mémé". Elle l'avait serré dans ses bras. Elle avait murmuré, sans aucun rapport : "Si tu veux, on se marie pour nos trente-cinq ans de vie commune..." Pépé avait défailli. Il en rêvait depuis le premier jour !
Pépé a conscience que Mémé est un soleil. Elle est aussi belle qu'il est laid, aussi forte qu'il est malade. Elle est généreuse, dynamique tandis que les colères qu'il pique parfois font fuir ceux qu'il aime. Pépé est le gardien de tant de secrets ! Parfois, les bavardages de Mémé lui font peur : et si elle racontait tout ? Il préfère griffonner dans ses nombreux carnets. Mais rien de personnel, non. Pépé écrit à propos des religions, à propos d'économie, de fascisme. Il recopie des passages entiers de livres qui analysent les guerres qu'il a vécu et il essaye de comprendre pourquoi son frère cadet est mort à vingt-deux ans.
Pépé est tombé amoureux de Mémé lorsque, ayant fui l'Espagne, elle portait l'enfant du mari franquiste qu'elle avait laissé derrière elle. Il ne sait toujours pas pourquoi elle est restée avec lui, le laid, le roux, le torturé. Pendant trente-cinq ans, elle a refusé de l'épouser : "Une fois, ça suffit, disait-elle". Pépé a reconnu le fils qui est né, comme le sien. Il a donné à Mémé un autre fils. Il n'avait qu'une condition : que tout cela reste entre eux. Il ne cherchait aucune reconnaissance, juste de l'amour. Son amour.
Le soir, en s'endormant, Mémé chuchote parfois "buenas noches corazón de oro".
Pépé sent son cœur fondre.
Pépé, le visage long, blême, piqueté de tâches de rousseurs aux contours vagues, regarde la vie avec de sombres yeux mornes ; des paupières tombantes paraissent les couver avec méfiance, des cernes les noient, comme gonflées d'eau.
Pépé a le regard d'un homme qui n'ose plus écarquiller les yeux.
Lorsque Pépé parle, il faut se pencher vers lui, tendre l'oreille, attraper au vol les mots qu'il n'a pas trop malmené avec son français chuintant, guttural, roucoulant ; alors, au fond de ses pupilles, on perçoit une étincelle espiègle. Pépé sourit.
Détachées du crâne, en pointe, ses oreilles tirent leur révérence à toutes les phrases incomprises, à la langue ardue, admirée et haïe de son pays d'adoption. Pépé serre les lèvres dans son costume roide, à petits carreaux.
Un été, Pépé est allé à la mer avec la famille de son fils. Redoutant que les coups de soleil attrapés dans son enfance ne le martyrisent de nouveau, il s'est promené tous les jours sur la plage en costume trois pièces, abritée sous un parapluie noir. Devant lui, Mémé, pieds nus, trottinait. Il la houspillait, il soufflait, toussait, essayant en vain de la rejoindre mais elle ne l'entendait pas ; effrayé, Pépé la voyait déjà s'éloigner et, peut-être, le quitter. Il suppliait : Espera, 'spera !, à bout de souffle. Son parapluie, malmené par le mistral, ployait. Les baleines se déchaussaient. Ses pieds patinaient dans le sable. Pépé alors, tirait d'une poche de sa veste un grand mouchoir brodé à ses initiales. Il s'épongeait, crachait au milieu. Courbé, enfin, les pieds glissant sur le sable instable, il tentait de réparer le parapluie. Mais ses longues mains tremblaient, il n'avait pas emporté ses lunettes.
Soudain Mémé était près de lui. Elle lui donnait une petite tape sur les doigts "Mais que tu t'énerves, que tu t'énerves ! A quoi ça sert ?" Elle le convainquait de s'asseoir. De ses bras menus, elle le soutenait jusqu'à ce qu'il ait trouvé une position confortable sur le sol mouvant. Elle étendait, au-dessus de son visage tourmenté, l'ombre du pépin qu'elle avait rassemblé.
Mémé caressait le front plissé de Pépé, le cou en sueur avec son propre mouchoir, aspergé d'eau de Cologne. Puis, assise à côté de lui, elle regardait, avec lui, les enfants, les jeunes couples au son des vagues. Elle répétait : "Ça ne sert à rien de s'énerver ! Tu devrais penser à ton cœur au lieu de te mettre dans des états pareils !"
J'ai découvert, en Andalousie, que la famille de Mémé appelait Pépé "l'ingeniero" et aussi "el segundo". J'ai été émue d'entendre ces surnoms. Le premier l'aurait rempli de fierté. Parce qu'ingénieur, Pépé l'était en Espagne, avant de s'exiler. Mais en France il n'a pas exercé son métier à son niveau de compétences, il s'est contenté d'un poste d'électricien dans les mines de Saint-Etienne. Mémé, m'a expliqué maintes et maintes fois : "Ton Pépé est communiste et même, il lui est arrivé de voter pour Lutte Ouvrière. Il refusait de voler le travail des Français."
J'acquiesçais même si je ne comprenais pas le rapport.
Un jour Pépé est tombé d'une échelle, dans la mine. Il a été opéré et on l'a pourvu d'un pacemaker.
"Qu'est-ce que c'est Maman un Pacetruc ? ai-je demandé.
- C'est un genre de pile, dans le cœur.
- Ah bon, mais si elle s'arrête ?
- On opère et on la remplace.
- Mais alors, Pépé va vivre toujours ?"
Mémé se plaint souvent de la jalousie de Pépé. Depuis qu'il ne peut plus travailler, il est toujours sur son dos. Il la surveille, il l'analyse, il lui donne des conseils.
Quand elle sort pour le marché, il note l'heure de son départ dans un carnet. A son retour, il appose l'heure qu'il est. Il griffonne quelques équations, compulse quelques livres. Il pose son stylo à plume et il appelle Mémé. Il tient à ce qu'elle surgisse dans la seconde, qu'elle délaisse ce qu'elle était entrain de faire et qu'elle court dans le long couloir. Pépé est un scientifique, il aime l'exactitude. Il invite Mémé à prendre une chaise en face de lui et il l'interroge.
"Qu'as-tu acheté ? Y avait-il de l'attente pour cette denrée ? Combien as-tu dépensé. Qui as-tu rencontré ? As-tu discuté avec quelqu'un ?"
Pépé ne pose aucune question directe, il déteste les cris et les disputes. Néanmoins, il tente de délimiter le problème : Mémé, pour acheter les mêmes denrées que la semaine précédente, a passé dix minutes de plus dehors. Comment cela se peut-il ?
Il regarde Mémé qui trépigne. Elle finit par lui crier Tu m'emmerdes ! Je m'en fous ! en français. Pépé hausse un peu la voix. Pourquoi s'obstine-t-elle à parler cette langue qu'elle écorche ? Il le dit gentiment, c'est pour son bien à elle. Dans certains cas, il vaut mieux s'abstenir et lui laisser assumer la communication avec l'extérieur. Pépé maudit son cœur qui lui interdit l'effort. Il voudrait aller au marché à la place de Mémé. Il voudrait que Mémé reste tranquillement dans leur minuscule appartement en rez de chaussé d'un boulevard. Elle était contente quand ils avaient aménagé ici. Avant, les W.C. étaient sur le palier et on devait se laver dans une bassine. "Une salle de bain, quel luxe, s'était écriée Mémé". Elle l'avait serré dans ses bras. Elle avait murmuré, sans aucun rapport : "Si tu veux, on se marie pour nos trente-cinq ans de vie commune..." Pépé avait défailli. Il en rêvait depuis le premier jour !
Pépé a conscience que Mémé est un soleil. Elle est aussi belle qu'il est laid, aussi forte qu'il est malade. Elle est généreuse, dynamique tandis que les colères qu'il pique parfois font fuir ceux qu'il aime. Pépé est le gardien de tant de secrets ! Parfois, les bavardages de Mémé lui font peur : et si elle racontait tout ? Il préfère griffonner dans ses nombreux carnets. Mais rien de personnel, non. Pépé écrit à propos des religions, à propos d'économie, de fascisme. Il recopie des passages entiers de livres qui analysent les guerres qu'il a vécu et il essaye de comprendre pourquoi son frère cadet est mort à vingt-deux ans.
Pépé est tombé amoureux de Mémé lorsque, ayant fui l'Espagne, elle portait l'enfant du mari franquiste qu'elle avait laissé derrière elle. Il ne sait toujours pas pourquoi elle est restée avec lui, le laid, le roux, le torturé. Pendant trente-cinq ans, elle a refusé de l'épouser : "Une fois, ça suffit, disait-elle". Pépé a reconnu le fils qui est né, comme le sien. Il a donné à Mémé un autre fils. Il n'avait qu'une condition : que tout cela reste entre eux. Il ne cherchait aucune reconnaissance, juste de l'amour. Son amour.
Le soir, en s'endormant, Mémé chuchote parfois "buenas noches corazón de oro".
Pépé sent son cœur fondre.
20 commentaires:
Je repasse lire demain : là, on a dignement fêté le retour au bercail de l'Irremplaçable...
(Blurp ! pardon...)
hum très beau texte.
J'ai les mêmes quasi, version portugaise (dans les Chroniques).
Très beau texte en effet. Et qui me "parle" particulièrement, en raison de l'Espagne. Je ne sais trop pourquoi les photos de grands-pères ont toujours un air de parenté entre elles, même si, morphologiquement, ces aïeux sont très différents les uns des autres. Un certain poids de vie dans le regard, peut-être.
Sinon, pour retomber dans le terre à terre, méfiez-vous de votre goût pour les adjectifs (je peux en parler : je l'ai aussi) qui finiraient (mais ce n'est pas le cas ici) par casser le rythme du récit.
Ensuite, je pense que les Espagnols devaient appeler votre grand-père plutôt el Segundo que el Secondo, qui sonne plus italien...
Didier Goux,
Merci de ne pas roter sur mon blog, tout de même !
Audine,
Merci.
Ah bon ? J'ai pris un peu de retard chez toi, il faut que je le rattrape !
Didier,
Merci... Pour les adjectifs, je me suis posée la question. J'avais lu un jour qu'il fallait se méfier de la tentation d'en mettre systématiquement trois à la suite. Je fais attention et puis de temps en temps je me dis "oh ! et puis zut hein !" Et là un Goux surgit :))
Pour la confusion italien-espagnol, je suis horrifiée ! Je pratique peu l'espagnol depuis quelques années tandis que je passe mon temps à faire chanter de l'italien que j'ai appris en 3 mois il y a quelques années... La semaine dernière j'ai dirigé un stage de chant pour des Italiennes et je me suis rendue compte que je comprenais parfaitement cette langue. Ce qui m'a surprise. Je ne suis pas sûre que je comprendrais aussi bien l'espagnol aujourd'hui et cela me peine un peu !
Décidément je préfére quand tu écris.
J'ai recu ton mail et j'ai répondu le 08/06 je viens de le réenvoyer.
Si vous parlez l'italien et avez pratiqué l'espagnol, vous ne devriez avoir aucun problème. Il y a 20 ou 25 ans (je ne sais ce qu'il en est maintenant), lorsque des Italiens (parlant correctement tout de même) étaient interviewés à la télé espagnole, ils n'étaient même pas sous-titrés ni doublés.
c'est un très joli portrait Zoridae, impression de connaître pépé, j'ai le même en italien dans mon très proche entourage, exilé en 1938 encore enfant, aussi sobrement tendre que celui-ci, aussi bourru...
j'aime aussi l'évocation de mémé, et l'un ne va pas sans l'autre...
Zordiae,
Tu as des ancêtres roux, maintenant ?
Cela m'a beaucoup touché et plu. Aussi tu peux retenir cette phrase dans ton palmarès de la semaine :
"Le soir, en s'endormant, Mémé chuchote parfois "buenas noches corazón de oro"."
Marc,
Merci ! J'ai reçu ton mail, effectivement, il était resté dans les spams...
Didier,
Oui, ces deux langues ont les mêmes racines... C'est pourquoi il m'arrive, de plus en plus souvent, de faire des confusions (c'est intéressant cette histoire de sous-titrage ! Comment savez-vous ça ?)
Le Chat Huant,
Merci !
En fait, j'ai beaucoup plus connu Mémé. Pépé, je l'ai un peu manqué, parce que s'il parlait un meilleur français, il le parlait moins bien. Lorsqu'il est mort, je l'ai découvert à travers les livres qu'il avait lu puisque j'ai hérité de la plus grosse partie de sa bibliothèque...
Nicolas,
Bien sûr ! Ça t'étonne ?
Mtislav,
J'en suis très contente, merci !
(Mais bon, je ne vais pas m'autociter quand même !)
Pas du tout ! T'es pas encore couchée, toi ?
Signé : tes ancêtres.
Non, je viens de rentrer et j'écris un rapide billet... Et toi ? Je croyais que tu étais couche-tôt ?
Je suis couche tôt, en principe, mais j'asticote un de mes trolls pour en faire un cas d'école.
Tu peux te lâcher. Un type qui nous explique qu'il faut parler anglais pour défendre la culture Française tout en faisant trois fautes par phrase. Ca m'amuse.
Mais, c'est vrai, je devrais être couché.
Les pépés... ils sont irremplaçables... c'est vrai qu'on leur donne un air de famille, pas seulement dans ce qu'ils dégagent physiquement, également dans leur façon d'être, si présent et si discret.
Rrrah moi j'ai jamais eu de papy, je vais adopter celui-là tiens !
Me gusta muchisimo tu texto, como siempre... Otro ! Otro !
Ce qui est chouette, c'est le temps que tu as pris. Il a un coté hypnotique ton texte, avec ce rythme délié. L'histoire d'une famille, même quand on l'a pas vécu, ça reste intime...Très intime, parce que quand on la raconte avec ses mots, on lui applique de petites déformations.
Et c'est là dedans qu'on est, nu, dans les déformations, on y niche nos aspirations.
Ce texte m'inspire beaucoup de tendresse. Il m'amuse aussi car je retrouve mes beaux parents espagnols. Le père avec sa jalousie maladive, et la mère qui lui envoie aussi ses "tu m'emmerdes" en français et n'en fait de toute façon qu'à sa tête.
Nicolas,
Bon ben finalement je me suis couchée et j'ai bien fait car la nuit n'a pas été longue !
Nelly,
Si présent et si discret, ça aurait fait une belle épitaphe pour mon pépé !
Marie-Georges,
Pas de problème, tu peux adopter mon Pépé... Surtout si tu parles espagnol. Tu sais, il aimait bien discuter, débattre, confronter des idées. IL faisait beaucoup ça avec ma mère. Moi j'étais trop jeune...
Dorham,
Le temps que j'ai pris ? Pour écrire ou pour raconter ?
Merci : "Et c'est là dedans qu'on est, nu, dans les déformations, on y niche nos aspirations." C'est beau !
(Tu sais, pas une semaine ne passe sans que j'ai envie de te citer le dimanche matin.. Parfois j'ai même envie de citer tes commentaires. Arrête un peu ! :)) )
Dodue,
Chouette, de la tendresse !
Ce que je ne sais pas c'est si mon grand-père a toujours été jaloux ou si c'est venu après son immobilisation forcée. J'imagine qu'une fois à la maison, il s'est rendu compte que Mémé avait une vie en dehors de la couture, du ménage, de la préparation du repas. Parce que ma grand-mère était très sociable, très aimée et lui tout le contraire... Bref !
A part ça, c'est marrant comme la jalousie paraît odieuse quand on est jeune et attendrissante quand elle concerne des personnes d'un certain âge...
Ouh là, ça m'a manqué d'écrire... Je me répands dans les commentaires !!
Et personne ne parle de la musique ???
Le temps que tu as pris. Pour raconter. Ton texte prend son temps. Il dessine lentement les traits du grand-père, sans forcer le trait.
Y a un air de Neruda...de fugue...
(merci, j'arrête, mais comment arrêter, je ne sais pas...)
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