Ce soir mes quinquas étaient au complet, c'est à dire sept, pour leur leçon de chant de deux heures.
Ce soir, nous avons passé les exercices de relaxation et de respiration : il fallait écouter des chansons et en choisir une dont on changerait les paroles pour l'anniversaire du mari de l'une d'elles. Pendant que - faisant mine de me passionner pour une question qui ne concerne que de très loin mon rôle de professeur de chant - j'écoutais avec Bianca les différents titres sélectionnés, les autres se montraient les cadeaux de noël qu'elles avaient avec elles, sacs à mains Furla, boucles d'oreilles et parlaient de leurs voyages de Noël. Briséïs revenait de Tokyo, Didon de Venise, Belinda de Saint-Petersbourg, Fedora du Mexique, Clorinde était seulement à l'Ile de Ré, Oenone et Bianca à Noirmoutier.
Ensuite, nous nous sommes abstenus de faire un échauffement vocal : les bavardages ont tenu lieu de vocalises. Ce soir c'était un festival. Faut dire l'actualité people enfin politique enfin les deux est brûlante.
Bien sûr nous avons parlé de Louxor.
Briséïs : Des amis étaient en Egypte. Là-bas, pour les Egyptiens, c'était une honte, un scandale, un manque de respect total que le président français arrive avec sa petite amie.
Fedora : Mais savez-vous qu'à la conférence de presse, il aurait dit Et alors ? Vous croyez que c'était mieux quand Jacques Chirac s'absentait dix minutes et que personne ne savait où il était ? Quand Giscard D'Estaing allait voir des putes la nuit ? Quand Mitterrand affrétait deux avions et emmenait 200 personnes avec lui, sa fille illégitime et sa maîtresse à Assouan ? Bon, il a dit tout ça dans des termes un peu plus châtiés mais c'est ce que ça voulait dire.
Clorinde : C'est pas vrai, il a dit ça ? Il exagère quand même !
Fedora : Eh bien moi je trouve ça bien. Comme il l'a promis, il joue la carte de la transparence. Pas comme tous les autres avant lui... Mitterrand, quand j'y pense, ça m'avait rendue malade à l'époque !
Briséïs : OK la transparence c'est bien, mais je sais pas moi, il pourrait pas avoir une vie un peu plus normale ! Il aurait pu continuer à sortir avec la journaliste, là...
Clorinde : Oh oui ! Anna Fulda ! alors elle, elle a tout perdu, son mari, son boulot, sa réputation... et tout ça pour rien !
Briséïs : Il n'était pas obligé de choisir cette pute de luxe.
Oenone : Le pire quand même, c'est l'annonce ce matin du mariage de Cecilia avec Richard Attias.
Les autres : Non ?
Oenone : Oui, je l'ai entendu ce matin à la radio et j'ai vérifié ensuite sur internet. Ils devraient se marier le 9 février, en Suisse.
Clorinde : Alors là c'est n'importe quoi, on est dans la cour de récréation. Ils vont nous faire une course au mariage ! ça me fait un peu peur quand même, dire que cet homme dirige notre pays...
Un peu plus tard, nous n'avons pas travaillé Mozart, et nous sommes allées boire des cocktails à la Brasserie en face de l'Ecole.
Oenone a lancé, nostalgique : Ce que je trouve fascinant c'est à quel point on peu être intéressés par toutes ces histoires alors que ces gens on ne les connaît pas. On ne peut pas vraiment les comprendre, ils ne fonctionnent pas comme nous. Nous on essaie de faire tenir nos mariages, on se consacre à nos enfants... Chez eux c'est différent.
Briséis : Moi je ne trouve pas ça fascinant, il me fait penser à un oncle qui ne pensait qu'à l'argent, aux filles et aux grosses voitures. Un vulgaire m'as-tu vu. Le moindre beauf aurait la même attitude que lui.
Clorinde : Oui, qaund même c'est dommage. Politiquement, je crois qu'il est vraiment bon, il a des idées et il les met en pratique...
Bianca : Ah oui, la suppression des 35 heures par exemple, ça c'est vraiment génial !
Clorinde : Oui... Par contre cet étalage de vie privée, c'est un peu écoeurant !
Une fois la note de 110 euros payée par ces dames, je suis rentrée chez moi en prenant la ligne 4. J'ai lu une nouvelle de Cheever, parce que j'avais déjà lu les quatre de chez Filaplomb. Je suis rentrée sans bruit pour ne pas réveiller mon fils. J'ai cherché dans mon placard de quoi grignoter mais il n'y avait rien.
Nous sommes le 10 janvier et nos comptes sont déjà vides. Nous mangerons le reste du mois avec les cours particuliers que je donne. J'ai regardé par la fenêtre la Femme-qui-dort-en-bas-de-chez-moi et elle fumait une cigarette. Puis j'ai lu une perle de Sarkozy chez Nicolas et chez Monsieur Poireau.
Alors j'ai décidé d'aller me coucher, mais j'ai le coeur qui bat un peu fort.
Je crois que je suis furieuse.
Bianca : Ah oui, la suppression des 35 heures par exemple, ça c'est vraiment génial !
Clorinde : Oui... Par contre cet étalage de vie privée, c'est un peu écoeurant !
Une fois la note de 110 euros payée par ces dames, je suis rentrée chez moi en prenant la ligne 4. J'ai lu une nouvelle de Cheever, parce que j'avais déjà lu les quatre de chez Filaplomb. Je suis rentrée sans bruit pour ne pas réveiller mon fils. J'ai cherché dans mon placard de quoi grignoter mais il n'y avait rien.
Nous sommes le 10 janvier et nos comptes sont déjà vides. Nous mangerons le reste du mois avec les cours particuliers que je donne. J'ai regardé par la fenêtre la Femme-qui-dort-en-bas-de-chez-moi et elle fumait une cigarette. Puis j'ai lu une perle de Sarkozy chez Nicolas et chez Monsieur Poireau.
Alors j'ai décidé d'aller me coucher, mais j'ai le coeur qui bat un peu fort.
Je crois que je suis furieuse.
13 commentaires:
"Un vulgaire m'as-tu vu. Le moindre beauf aurait la même attitude que lui."
Belle définition de NS !
de toutes je crois que c'est clorinde qui est la plus mal partie^^
Il y en a des, c'est vraiment des purges ! Mais c'est vrai, que comme le dit Cécilia, avec moins de 3000 euros par mois, il ne te reste qu'à dormir sous les ponts...
(je dis ça par rapport au lien envoyé par jegoun. Il y a des inconscients au pouvoir. Etre gouverné par des gens qui ne peuvent pas tater du doigt ce que c'est un RMI ou un smic par exemple, c'est significatif)
Dans les poulaillers d'acajou,
Les belles basses-cours à bijoux,
On entend la conversation
D'la volaille qui fait l'opinion...
ça ressemble à ce que chante Souchon dans poulailler's song ton meeting de quinquas non?
C'est en tous cas bien observé et criant de vérité
Claude
Nea,
Qu'est-ce qui te fait penser ça ?
En fait, je crois qu'on est tous mal partis...
Balmeyer,
En réalité, à part leurs convictions politiques qui divergent des miennes, elles sont charmantes. Quant à vivre avec moins de 3000 euros, ça dépend s'il s'agit de vivre avec 2900 ou avec 1000...
Claude,
C'est exactement ça !
Nicolas,
Et que penses-tu de son surnom
?
Tout pareil que nicolas, c'est une très bonne définition, et pis le surnom est ma foi tout à fait convenant... ^^
Zoridea,
Ca ne va pas comme surnom. J'ai trop de respect pour les pattes et le reste.
Nicolas,
Je m'esclaffe !
Pour moi, il restera Naboléon...
Tu es furieuse Z, tu as raison. Mais Contre quoi? Contre qui?
Ash
Ash,
C'est pas mal Naboléon, mais ça ne parle que de sa petite taille...
Je suis furieuse contre lui, contre ceux et celles qui l'ont élu, contre le fait que subsister nous cause de plus en plus de soucis...
Et toi ? ça va ?
La vulgarité sans limite, le pire est à venir...
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