[Désormais tous les dimanches (à peu près) je citerai 7 paroles de blogueurs qui m'ont plu, touchée, emballée, inquiétée, interrogée...]
L'arpenteur :
"Quand j’ai vu le numéro de ma mère s’afficher sur mon portable, j’ai hésité, et soupiré. Encore une fois, j’allais avoir droit à la litanie d’une femme hypocondriaque, qui allait me raconter sa énième radiographie du petit doigt parce qu’il lui semble qu’il grince, et « tu ne peux pas te rendre compte ma fille, mais c’est très désagréable », ou l’histoire de sa voisine qui doit probablement se faire opérer des sinus la semaine prochaine « non mais tu te rends compte ? ».
Et je ne trouverai plus la paix. Dans la pénombre de mon bureau, la nuit serait blanche, mais pas de lectures et de travail…"
"-« Ecoute moi bien Paul, je vais te dire la vérité, je rentre tard parce que je suis allé à l’hôtel avec un type et que j’ai couché avec lui. Alors, qu’est-ce que tu en dis ? Ça te cloue non ? J’ai eu du plaisir avec un autre homme et je l’assume, sache-le. J’en ai marre de ne pas vivre mes pulsions, de contrarier ma nature, je revendique mon animalité tout autant que mon humanité, comprends-moi bien Paul, je veux vivre, vivre toutes mes vies, ma vie d’adulte, ma vie d’enfant, je veux être une amie une amante une mère une enfant une fille comme une femme, je suis encore adolescente, je cherche encore, je suis peut-être bisexuelle aussi, comment savoir ? En tous cas ce que je sais c’est que je ne regrette pas ce que je viens de faire. Et si l’occasion d’aimer se pose à nouveau sur mon épaule je ne la laisserai pas s’envoler. »
"Je me souviens qu'Olivier parlait d'amour avec un grand A mais pourquoi faut-il absolument un grand A ? Ici, il n'y a que de petites choses, et pourtant elles sont pleines d'amour, sous plusieurs formes, de plusieurs façons, mais de l'amour tout le temps. Pas plus à droite qu'à gauche, pas moins fort ni moins beau. Jamais moins vrai.
"Récemment je vais chez mon barbier pour qu'il me tripote la caboche (le massage est offert, trop court, mais offert) Je me retrouve à coté d'une vieille dame aux cheveux roses qui papote sur le temps qui passe en médisant sur la jeune shampouineuse esclave qu'elle ne trouvait point agréable. Avec mes horaires à la con, j’ai la chance de pouvoir faire mes courses hors heures de pointe comme me faire mousser la queue de cheval . C’est agréable, de se faire mousser la queue, certes, mais aussi de ne pas avoir à prendre de RDV et de ne pas avoir à attendre pour être beau. En général, j’aime pas trop papoter avec les ciseaux mais comme j’avais du sucer douze Lexo1000 à cause d’une facture de téléphone exorbitante que je venais auparavant de réceptionner , j’étais d’humeur."
"Mais si je trouve un plaisir inégalable à ces préliminaires, ce n'est plus le cas de mon compagnon de jeu et, déjà, sa main remonte le long de ma cuisse…
-"Julien, non. Arrête."
L'interpellé plonge son regard dans le mien.
-"Allez, Guillaume, s'il te plaît."
Il pose ses lèvres sur les miennes et je sens son doigt s'immiscer encore un peu.
Je me dérobe à ses caresses et me redresse.
-"J'ai dit non. Pas encore."
Julien détourne la tête et je lis dans son geste un mélange un peu bizarre d'impatience et de gêne. Mes sentiments ne sont pas plus clairs.
-"Je suis désolé."
-"Non, c'est moi.""
Et je ne trouverai plus la paix. Dans la pénombre de mon bureau, la nuit serait blanche, mais pas de lectures et de travail…"
"-« Ecoute moi bien Paul, je vais te dire la vérité, je rentre tard parce que je suis allé à l’hôtel avec un type et que j’ai couché avec lui. Alors, qu’est-ce que tu en dis ? Ça te cloue non ? J’ai eu du plaisir avec un autre homme et je l’assume, sache-le. J’en ai marre de ne pas vivre mes pulsions, de contrarier ma nature, je revendique mon animalité tout autant que mon humanité, comprends-moi bien Paul, je veux vivre, vivre toutes mes vies, ma vie d’adulte, ma vie d’enfant, je veux être une amie une amante une mère une enfant une fille comme une femme, je suis encore adolescente, je cherche encore, je suis peut-être bisexuelle aussi, comment savoir ? En tous cas ce que je sais c’est que je ne regrette pas ce que je viens de faire. Et si l’occasion d’aimer se pose à nouveau sur mon épaule je ne la laisserai pas s’envoler. »
M. :
"Je me souviens qu'Olivier parlait d'amour avec un grand A mais pourquoi faut-il absolument un grand A ? Ici, il n'y a que de petites choses, et pourtant elles sont pleines d'amour, sous plusieurs formes, de plusieurs façons, mais de l'amour tout le temps. Pas plus à droite qu'à gauche, pas moins fort ni moins beau. Jamais moins vrai.
Et si je t'aime, je ne l'aimerai pas moins lui.
Et si je l'aime, je ne t'aimerai pas moins toi."
Cultu :
"Récemment je vais chez mon barbier pour qu'il me tripote la caboche (le massage est offert, trop court, mais offert) Je me retrouve à coté d'une vieille dame aux cheveux roses qui papote sur le temps qui passe en médisant sur la jeune shampouineuse esclave qu'elle ne trouvait point agréable. Avec mes horaires à la con, j’ai la chance de pouvoir faire mes courses hors heures de pointe comme me faire mousser la queue de cheval . C’est agréable, de se faire mousser la queue, certes, mais aussi de ne pas avoir à prendre de RDV et de ne pas avoir à attendre pour être beau. En général, j’aime pas trop papoter avec les ciseaux mais comme j’avais du sucer douze Lexo1000 à cause d’une facture de téléphone exorbitante que je venais auparavant de réceptionner , j’étais d’humeur."
Framboise :
"J'étais très occupée à admirer la chute de reins d'un Christ quand j'ai senti un léger souffle derrière moi.
Je me suis dit : Oh non ! pas encore un fantôme. Surtout dans un ancien asile de fous. C'est quand même flippant.
Par chance c'était juste le jardinier qui venait d'entrer, sûrement pour faire une pause. je l'ai dévisagé, puis j'ai pris l'option grand angle. Wow, les travaux de plein air, ça forme...
Il m'a fait une révérence, j'ai tendu la main. Il l'a baisé avec classe. J'étais impressionnée.
"Que fait une aussi charmante demoiselle sans chaperon en des lieux si inhospitaliers ? "
Je me suis dit : Oh non ! pas encore un fantôme. Surtout dans un ancien asile de fous. C'est quand même flippant.
Par chance c'était juste le jardinier qui venait d'entrer, sûrement pour faire une pause. je l'ai dévisagé, puis j'ai pris l'option grand angle. Wow, les travaux de plein air, ça forme...
Il m'a fait une révérence, j'ai tendu la main. Il l'a baisé avec classe. J'étais impressionnée.
"Que fait une aussi charmante demoiselle sans chaperon en des lieux si inhospitaliers ? "
"Mais si je trouve un plaisir inégalable à ces préliminaires, ce n'est plus le cas de mon compagnon de jeu et, déjà, sa main remonte le long de ma cuisse…
-"Julien, non. Arrête."
L'interpellé plonge son regard dans le mien.
-"Allez, Guillaume, s'il te plaît."
Il pose ses lèvres sur les miennes et je sens son doigt s'immiscer encore un peu.
Je me dérobe à ses caresses et me redresse.
-"J'ai dit non. Pas encore."
Julien détourne la tête et je lis dans son geste un mélange un peu bizarre d'impatience et de gêne. Mes sentiments ne sont pas plus clairs.
-"Je suis désolé."
-"Non, c'est moi.""
Mtislav :
"Les commentaires élogieux : ils devront être clairement élogieux. La métaphore sportive est tolérée mais vous devez citez un auteur réputé au moins.
N'écrivez pas :"J'adore votre article. On voit clairement que Victore Hugor a clairement pompé sur vous."
mais : "J'adore votre article. Comme l'a écrit Victore Hugor :
"Longtemps, on rampe sur cette terre comme une chenille, dans l'attente du papillon splendide et diaphane que l'on porte en soi. Et puis le temps passe, la nymphose ne vient pas, on reste larve".
Si vous avez une critique à formuler, n'hésitez à faire taire ce sentiment de révolte qui vous étouffe et à ne laisser paraître qu'un enthousiasme modéré mais enthousiaste cependant.
N'écrivez pas : "Comme d'habitude, t'as vraiment foiré la chute"
mais "J'adore votre article. Comme l'a écrit Jonathan Littel :
"Longtemps, on rampe sur cette terre comme une chenille, dans l'attente du papillon splendide et diaphane que l'on porte en soi. Et puis le temps passe, la nymphose ne vient pas, on reste larve"."
(Merci à Marc Vasseur d'avoir parlé de ma chronique dans sa Revue de Web du 1er juin !)
Illustration : Nicoletta Ceccoli
(Merci à Marc Vasseur d'avoir parlé de ma chronique dans sa Revue de Web du 1er juin !)
Illustration : Nicoletta Ceccoli
15 commentaires:
Je me suis promis de ne pas ... enfin tu sais, pour le marché du dimanche matin.
Alors, vite fait :
L'arpenteur est repéré(e) depuis son arrivée fulgurante et son récit déchirant (de rire) sur le Papillon de Lumière (ou son sosie).
hop dans mes favoris.
PipoBanjo est mon coup de foudre de cette sélection.
Son histoire d'éternité de caillou m'a laissée sans voix ...
Sur chacun de ses textes que j'ai lu, j'ai eu envie de mettre un long commentaire coit (et pas coït mais presque) d'admiration et de plaisir : bravo.
Et puis je me suis dit que j'allais paraitre un peu dingue. Ce que je ne suis pas.
Hop, il est dans mes favoris favoris.
M et Framboise, c'est moins mon truc.
Le Graphopathe, vénéré par Nef, du coup, je connais un peu son univers. Ca ressemble à une série américaine branchée.
Cultu, bon, c'est Cultu.
Ca fait des années que je lis Cultu, depuis les forums de Télérama (eh oui, je sais ...).
Au début, ses textes me faisaient penser parfois, aux bd de Franc. Un peu surranés, un peu désespéré avec le sourire.
Il le sait, il l'a peut être oublié, mais j'ai en tête un texte que j'aimerais avoir vraiment de lui, mais je n'ai pas pris la précaution de sauvegarder suffisamment, je pensais, je sais pas, mais que je les retrouverai ?
C'est une histoire de réveillon, passé dans un immeuble vide, une cité déserté, avec un homme qui a peu à manger, je crois que c'est une boite de cassoulet, je sais pas pourquoi, j'ai pensé que c'était à Nanterre mais je ne crois pas que c'était précisé, et il y avait l'idée d'un navire esseulé.
Ce sont ces textes là de Cultu que je préfère.
Je veux dire, que Cultu, c'est beaucoup les vieilles dames aux cheveux roses, des anglaises à napperons de dentelle, des phrases qui enroulent un univers derrière un bow window surchauffé, et des bouts de conversation nostalgiques, et aussi, des repas incongrus. Pas beaucoup de vrai amour, enfin il y a Linaigrette, c'est une muse à lui, aussi piquante pour les autres qu'un églantier - et elle a écrit un texte sur un églantier.
A mon avis, mais ça n'est pas son truc, la sobriété, il devrait mettre moins de couleurs flashies sur son site.
N'empêche que j'aime Cultu, il a une sorte de simplicité méprisante et indulgente à la fois, c'est bizarre.
Grâce à toi, j'ai appris qu'il avait une queue de cheval, ce qui est toujours intéressant à savoir, quand on ne connait quelqu'un que sous l'angle des pixels.
J'ai retenu deux phrases de mes lectures matinales :
"Les elfes et les profs ont ceci de commun de devoir une bonne partie de leur survie à leurs points de charisme." du Graphopathe. Cette phrase me ravit car elle est codée jeu de rôles, et que c'est inattendu. Et moi aussi parfois, encore, je regarde les gens en nains, elfes ou trolls.
La deuxième, plus philosophique :
" ... ou bien alors est-ce que la mesquinerie existait déjà ? Avant les mouettes ?" de PipoBanjo.
Si un jour j'ai une tombe, j'hésiterais pour l'épitaphe, entre cette phrase et "bien sûr, tout est vrai".
Bon dimanche à toi, Zoridae !
1) y a plein de fautes d'orthographe pffffffff la honte
2) je n'ai pas parlé de Mtislav, parce que Mtislav, je l'aime.
Audine,
Tu sais que ton long commentaire détaillé du dimanche matin va devenir indispensable ? Il faudrait que chacun ait le courage de faire de même (et là, tout le monde fuit !)
En plus tu montres que tu as lu les textes cités plus d'autres sur les blogs en question... Chapeau ! tu m'impressionnes !
Merci pour ton avis. Pour moi aussi l'arpenteur et PipoBanjo! étaient les coups de cœur de cette sélection.
Entre parenthèses, je vois que tu connais beaucoup de monde (par exemple cultu), n'hésite pas à m'envoyer des liens quand tu découvres des perles.
Idem pour tout le monde !
Et maintenant bon marché :))
Audine 2,
1) Pas grave !
2) Oui moi aussi !
Suis d'accord avec Zoridae : ça c'est du commentaire Audine !!
De cette sélection, je n'avais lu que l'arpenteur et ce qui est rigolo c'est que c'est ce même passage qui m'a marqué. D'ailleurs la conversation téléphonique dans son ensemble est savoureuse !
Je vais me promener sur le net pour voir le reste aujourd'hui, merci Zoridae !
bon c'est uniquement pour activer le suivi de commentaire. Moi je lis pas les blogs ça m'énerve. (ni le Graphopathe d'ailleurs, Audine, je vois pas du tout où tu as pu lire que je le vénérais...
Bon ok, j viens de découvrir trois blog... faudra juste que je pense à cliquer pour voir . Pour une hermétique au changement et aux nouvelles plumes comme moi, cette rubrique du dimanche est une véritable torture. Déjà, j'ai mis trois mois avant de réussir à lire Dorham...
Bref.
Cultu j'ai découvert y'a une semaine.
(note pour moi même cliquer sur la case suivi de commentaire. )
C'est trop délicieux de recevoir le prix Z. ! Merci au jury, je voulais remercier aussi les filles de blog, le chirurgien réparateur qui m'a fait homme, le comité directeur du PS, la base, ma maîtresse d'école, mon assistante de vie et Audine (avec qui j'entretiens uniquement une relation de travail, mais bon le moment est exceptionnel, je l'aime aussi).
Je félicite les autres lauréats de la semaine. En ce qui me concerne, Zoridae m'a envoyé une caisse St-Emilion 1997. C'est pas franchement une mauvaise année.
Wow.
Merci, je suis vraiment flatté de me retrouver dans tes paroles de blogueurs...
Et merci à Audine aussi et à tous les autres...
C'est vrai que tu recenses chaque semaine un membre de l'ancien forum de télérama. La première semaine, y avait ce con de Dorham, la semaine d'après Clopine et cette semaine Cultu...
Et Audine bien sur...
Sais-tu qu'à une certaine époque, avant l'avènement des blogs, tout ce beau monde participait à des ateliers d'écriture et que sous l'impulsion du grand nombre, les participants du forum ont réussi à créer un prix littéraire virtuel ?
Et oui...
Nous sommes des ancêtres du blogging...
Plus sérieusement, Zoridae, toi qui aimes les illustrations de qualité, tape le Grand Tho dans ton google et tu retrouveras un autre ancien pensionnaire...de très grande qualité pour le coup.
Je reviens après avoir parcouru l'ensemble, pour dire que je partage plutôt totalement l'avis d'Audine. Ses favoris et favoris favoris sont les mêmes que pour moi !
Marie-Georges 1,
Merci :))
Nef,
Peut-être que si tu lis plus tu râleras moins... Non ?
Mtislav,
Ah ? Tu l'as déjà reçue ?
Mais ne me dis pas que tu as déjà tout bu ?
Arpenteur,
Ta nouvelle est génial, c'est normal... Merci à toi d'être venu(e) commenter un jour, du coup j'ai pu découvrir ton blog que je vais suivre avec enthousiasme dorénavant !
Dorham,
Ben oui, c'est dingue ça ! Vous êtes partout...
Et chut, Audine n'a pas encore été citée... en fait elle est tellement géniale en commentatrice anté-marché que je crois que je ne vais rien changer ;)
Marie-Georges,
Merci de tes lectures et de ton avis :))
Merci du conseil, j'irai visiter le Grand Tho !
@zoridae : merci encore et n'hésite pas à venir... il y a une vingtaines de nouvelles avant celle-ci...
Zoridae, tu sais, Mtislav, il me fait un contrat de travail de commentatrice ... Bon c'est pas hyper payé mais heuuuuuu combien tu payes toi ?
(je n'ai pas - encore - de clause d'exclusivité).
(je te préviens, je suis pas forte en métaphores sportives)
(mais je m'exerce)
rhaaaaaaa je viens de découvrir les joies d'avoir un compte blogger !!! enfin je comprends ce que ça veut dire quand Nef commente qu'elle revient pour "activer le suivi de comments" !! et en plus, je peux jeter à la poubelle ce que je viens d'écrire, ce qui est génial pour le cas où, on sait jamais, je dirais des bêtises inutiles.
Arpenteur,
J'y compte bien !
Audine,
Euh ! Pas besoin de métaphores sportives ça tombe bien !
:)
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