mardi 4 mars 2008

Accidents

[Le début est ici.]


Je traversai la vitre arrière au premier tonneau. Au deuxième Anna me suivit sans s'égratigner. Après le troisième la voiture se stabilisa, ma mère se retourna. Il n'y avait plus personne à l'arrière. Elle descendit de la voiture, l'épaule contusionnée, les vertèbres douloureuses et se pencha au dessus de ma sœur. Anna était allongée à plat ventre à moins d'un mètre de la roue avant de la Ford que nous appelions Titine. Elle remua ses bras et ses jambes, sonnée mais consciente. Ma mère se redressa et me chercha alors du regard. Elle ne pensait à rien et évoluait au ralenti, l'esprit embrumé par le choc. Ses pieds glissaient sur le macadam, l'un après l'autre. Elle m'appelait doucement. Elle tourna autour de la voiture. Vacillant sur ses hauts talons, elle eut l'idée vertigineuse de se baisser et de regarder sous le véhicule.

J'avais disparu. Dans les champs qui bordaient la route, le blé ondulait chuchotant des choses qu'elle ne comprenait pas.

A l'hôpital Necker, après les nouvelles radios, on m'informa qu'on allait faire à Zacharie une prise de sang pour être sûr qu'il n'ait pas d'infection. Je venais de discuter avec une jeune maman dans la salle d'attente : son petit de 18 mois allait justement être hospitalisé une semaine pour une suspicion d'infection osseuse. Elle attendait qu'une chambre se libère. Oscar risquait ensuite de prendre des antibiotiques pendant un mois. Zacharie recommença à hurler quand il vit que nous nous dirigions vers un lit à roulettes. Il s'agrippait au tracteur que nous avions trouvé sous une chaise dans la salle d'attente. Deux infirmières nous escortèrent, aux intonations chantantes. Elles se présentèrent : "je suis Carole dit la petite brune à lunettes", "je m'appelle Nadine, minauda la blonde épaisse aux cheveux frisés." Elles me prièrent de patienter parce qu'un médecin voulait s'entretenir avec moi au sujet de la prise de sang. J'eus à peine le temps de me poser de questions qu'une jeune femme entra. Elle tenait des flots de paperasse dont elle extirpa deux feuillets. Ce faisant elle me dit : "Nous nous sommes aperçus que les enfants malades du sida réagissaient de moins en moins aux médicaments que nous leur procurions. Nous avons besoin de comprendre pourquoi en faisant des tests sur du sang non infecté. Etes-vous d'accord pour que nous prélevions un peu plus de sang à Zacharie afin de nous aider dans nos recherches ?"
Dans mes bras mon fils trépignait, rouge de peur et d'angoisse. Il tentait d'escalader mon épaule pour se sauver.
"Oui, dis-je, je suis d'accord. Où faut-il signer ?"

Le conducteur de la Lada s'approcha de ma mère, un cigare fiché entre les bourrelets de sa bouche obscène. La route que nous suivions, en rase campagne, formait une croix avec celle, plus petite, d'où il venait. Il avait grillé la priorité à droite et nous avait percuté à plus de 150 kilomètres à l'heure. Juste avant l'accident, nous chantions et riions. Ma mère croyait que la voiture qu'elle voyait au loin la voyait aussi et allait s'arrêter au carrefour. Nous venions de passer une journée chez des cousins vignerons. Gérard, nous avait fait des tours de magie, tandis qu'Henri lisait les lignes de la main à ma mère. Avant de partir, nous nous étions gavées de mûres qui attendaient dans des saladiers d'être transformées en confitures. Nous ne nous rendîmes compte de rien. C'était juste comme si Titine, avait escaladé, un peu vite, un dos d'âne. Puis ce fut le trou noir.

Les infirmières m'expliquèrent comment je devais, de la main droite, bloquer un de ses bras. Avec l'autre je devais maintenir sa tête tournée vers moi pour l'empêcher de regarder. Pourquoi ? pensais-je, moi je préfère tout voir, c'est beaucoup moins effrayant mais je ne protestai pas parce qu'en même temps, je chuchotais des mots doux à Zacharie, des mots rassurants, c'était plus important. L'une d'elles saisit sa main et fit rouler la peau sous ses doigts. L'autre noua un gros élastique marron autour de son avant bras. Zacharie, épuisé, cessa une seconde de se débattre et Nadine planta la seringue dans sa main délicate :
"Zut, s'écria-t-elle après quelques secondes d'essais maladroits, je ne trouve pas la veine !"
"Oh, ajouta-t-elle, zut zut !"Un peu de sang gicla sur ses doigts. "Oh la la, la veine a éclaté !"
Livide, elle me regarda. Zacharie violet, s'égosilla de plus belle tentant de se redresser.
Nadine et Carole m'annoncèrent :
"Il va falloir, le repiquer, on va essayer dans le bras." "Je suis désolée, il a les veines trop fines, ça arrive parfois, ajouta Nadine." "Ne le laissez pas se relever, sinon il va croire que c'est fini, m'expliqua Carole en voyant que Zacharie tentait de s'asseoir. Il répétait en boucle "C'est fini ! C'est fini ! On s'en va..."

Ma mère entendit quelque chose. Dans le blé, un mouvement furtif avait imposé le silence aux oiseaux. Elle se redressa et me vit au milieu d'un champ, à plus de 300 mètres. Je tenais mon visage entre mes mains, terrifiée. Soudain, je poussai un cri rauque qui pétrifia la campagne indifférente. Du sang ruisselait sur mon chemisier blanc à collerette. Ma mère m'appela en se dirigeant vers moi. Je ne semblai pas la voir et tournai les talons, recommençant à courir. Au loin, la sirène des pompiers semblait être l'écho de ma voix. Je m'enfonçai dans un sous bois. Ma mère me perdit de vue. Elle trébucha sur une motte de terre et tomba à genoux.

Enfin Nadine trouva la veine. Dans le bras aussi, elle avait dû piquer plusieurs fois, ponctuant ses erreurs, d'exclamations affolées. Seulement, elle n'arriva pas à accoler le tube pour recueillir le sang à temps. Il en coula beaucoup à côté. Nadine paniquait, elle pleurait presque "Je suis désolée, je suis désolée, je fais de la boucherie, une vraie boucherie, c'est pas possible !" Enfin le prélèvement fut fini. Carole sortit un nouvel accessoire : "on va lui poser un cathéter pour éviter de le piquer de nouveau s'il fallait lui faire une perfusion..." A bout je soufflai "Je sais j'ai déjà vu ça dans Urgences." Je pouffai misérablement. Personne ne le remarqua car Zacharie se débattait de toutes ses forces pour arracher le truc qu'on voulait lui laisser dans le bras. On lui fit un gros bandage autour et je rabaissai sa manche : "Regarde, le tracteur, le beau tracteur, viens mon chéri on va aller manger, on va attendre les résultats et après on t'enlèvera le cathéter j'en suis sûre."
Avant que nous partions, Nadine lui caressa la joue : "Pardon Zacharie, je suis désolée de t'avoir fait mal et d'avoir dû recommencer plusieurs fois. " Mon fils posa sa tête sur mon épaule. Son corps se détendit d'un coup. Carole ajouta : "Pardon à la maman de Zacharie aussi, parce que ça n'a pas été agréable pour elle non plus." J'essuyai les larmes qui brouillaient mon regard : "ok, soufflai-je." Je quittai la pièce à toute vitesse.

Lorsque je repris conscience j'étais allongée au bord du pré et j'aperçus ma sœur immobile à quelques mètres de moi. Les pompiers m'entouraient. Ma mère les regardait, suspendue aux mots qu'ils prononçaient. J'essayai de me relever et on m'en empêcha. Je voulais voir ma sœur : "Elle est morte, pleurais-je, elle est morte Maman, elle est morte ! Ma sœur, ma sœur !" Ma mère sourit calmement: "Mais non, Anna va bien, ne t'inquiète pas. Anna, bouge s'il te plaît pour montrer que tu n'as rien. Elle n'a rien, rien du tout" Je me mis à tousser. J'étouffais. Le chauffard me soufflait la fumée de son cigare en pleine figure : "Elle va bien la petite ? s'enquit-il avec flegme" Il sourit, benêt, quand ma mère lui enjoignit de s'éloigner avec des mots orduriers. Il regagna son véhicule en titubant.

A la cafétéria, Zacharie se jeta sur son plat de pâtes et de jambon. Je picorai, incapable d'avaler quoi que ce soit. Parfois, un mouvement lui rappelait le cathéter et les larmes coulaient sur ses joues. "N'y pense plus Zozo. Mange mon petit cœur, lui disais-je bouleversée." Finalement, à notre retour on nous apprit qu'il n'avait rien du tout, pas d'infection, peut-être une fracture en cheveux sur le tibia, pas sûr : "Surveillez sa température, me conseillèrent le bel interne et le spécialiste en me serrant la main." Zacharie se laissa enlever la petite capsule en souriant. On le laissait regarder et il tenait le tracteur entre ses mains.

Pour recoudre ma paupière, mon coude et la peau entre le nez et la bouche, on ne me fit pas d'anesthésie. Six personnes me maintenaient parce que j'avais décidé de ne pas supporter tant de douleur. Dans la salle d'à côté ma sœur vomit les mûres en entendant mes hurlements.

Les jours suivants, à l'hôpital, nous nous amusâmes comme des folles, même pendant la période où je dus rester allongée. Un soir, mon père nous rendit visite. Il était tard mais il brandit sa carte de médecin et on le laissa passer. Il avait interrompu ses vacances au ski pour venir nous voir. Il demanda à voir mes cicatrices et passa doucement le doigt dessus :
"C'est du bon travail, décréta-t-il"

Je m'endormis alors que le baiser qu'il avait déposé sur mon front formait un cercle humide. C'était fini.

[Ce récit est teinté de l'angoisse que m'a causée une nouvelle terrible apprise il y a quelques jours. D. et G. des amis très proches ont appris que leur bébé de huit mois avait un cancer de l'œil. Je suis allée les voir hier. A. va être opéré vendredi. On va lui ôter le globe oculaire atteint. Pendant que D. m'expliquait sa maladie, sur mes genoux, A. riait aux éclats. Je le tenais par les mains et il poussait sur ses jambes dodues pour se mettre debout. Ses pommettes attiraient mes bisous, il discutait sur une seule voyelle et nous comprenions tout. De temps en temps, un mouvement dans les branches qui caressaient la fenêtre, attirait son regard. Il renversait la tête en arrière et nous oubliait. "Regarde, il est dans la lune, me disait D."]

Illustration : Badbird's

30 commentaires:

LANIA a dit…

J'aime bien votre texte, j'aime bien comment dire la confusion ou le lié entre les deux, j'aime bien lire ce que vous n'écrivez pas forcément. Quant à votre préoccupation, de loin, je pense à lui et tous ceux qui sont autour de lui. Dont vous.
Au revoir

Anonyme a dit…

Quel beau texte ! C'est magnifique, bravo !

L'histoire est très forte, poignante.
Le style est captivant, l'enchevetrement entre les deux époques est parfaitement maîtrisé, on ne s'y perd jamais et l'alternance donne du tempo.

Du grand art !!

Et bonne chance aux parents et au petit garçon, c'est vraiment atroce de voir un si petit bout à l'hopital.

Chloé Clafoutis

Zoridae a dit…

Loiseau bleu,

Bienvenue ici et merci pour votre commentaire... Je suis heureuse de savoir que d'autres personnes pensent au petit A. A bientôt j'espère !
(J'ai cherché votre blog, vous n'en avez pas ou j'ai mal lu ?)

Chloe Clafoutis,

Bienvenue aussi (quelle chance deux nouvelles lectrices :) )Merci pour votre enthousiasme et votre avis détaillé, il me fait un bien fou.

Pour A., je transmettrai aux parents... Au plaisir de vous revoir...

Anonyme a dit…

J'en suis toute retournée... de ce billet et de la parenthèse de la fin.

Quand on repense à tes différents billets, on se dit que tu en as quand même vécu des vertes et des pas mûres, et l'écrire ne doit pas t'être si évident que ça...?

Toutes mes pensées vont vers A. et ses parents. Rien qu'à imaginer, cette expérience est difficile, alors à vivre... Bon courage à eux.

Zoridae a dit…

Poumok,

Ecrire tout cela c'est le plus facile dans l'histoire.

Mais aujourd'hui, effectivement, ça ne l'a pas été, parce que je pensais beaucoup au petit A., à la terreur de mon fils aussi. Comme me disait la maman de A. hier, "on ne fait pas des enfants pour ça"...

Merci de penser à lui :)

Dom a dit…

Je ne dis plus rien.
Mais j'ai voté.
4 fois
me demande pas comment.

Zoridae a dit…

Dom,

Ton silence est d'or, merci :))

4 fois ! Tu me bats, je n'ai voté que 3 fois pour toi mais je vais trouver des moyens...

Nicolas Jégou a dit…

Je pourrais voter 100 fois pour des textes comme ça qui m'émeuvent le matin.

Bon. Il faut quand même que je raconte une connerie, je suis payé pour ça.

"nous nous amusâmes comme des folles".

Je vais le répéter à B.

Zoridae a dit…

Si tu as envie de voter 100 fois, fais le !!!

(Moi aussi j'ai le droit de raconter des conneries !)

Anonyme a dit…

Waouh l'accident a du être terrible !

Encore un texte très beau, très bien écrit..

Mes pensées vont vers les parents et le ptit bout, c'est une rude épreuve et je leur souhaite de puiser assez de courage pour l'affronter.

Anonyme a dit…

Ca fait du bien de lire un beau texte sur la blogosphère. Petit bémol de connasse, je n'aurais pas écrit :"elle eut l'idée vertigineuse de se baisser et de regarder sous le véhicule."
"Vertigineuse" me parait disproportionné dans une histoire déjà très forte, j'aurais mis un autre adjectif mais je chipote et mon avis n'est qu'amical et subjectif, tu peux me frapper si tu veux :o))

Balmeyer a dit…

Pas d'accord sur "vertigineuse" ! :)))

Je dis ça parce qu'au contraire, c'est un détail qui m'a frappé. Tu regardes avec un certain sang froid si ton gamin est aplati sous la voiture, c'est comme regarder dans un puits sans fond. Tu tentes de constater un truc impossible !

[désolé Loïs, mais réagir à ton commentaire est une façon de dire quelque chose sur ce texte qui me laisse sans voix, enfin, sans doigt... :-) ]

Anonyme a dit…

Ton texte m'a tellement émue que j'ai été incapable de le commenter hier soir.....le passé,le présent,l'avenir
l'angoisse pour nos enfants ,pour tous les enfants ne cesse jamais ....

Ps : cela fait un moment que je t'ai taguée tellement tes récits m'enthousiasment par ta capacité ,entre autres, à faire vivre tes émotions ( mais vue mon nano succés
webique cela ne changera pas grand chose pour toi!)

Zoridae a dit…

Yelka,

Oui c'était un énorme accident. Depuis, (mais il y a d'autres raisons) je suis terrifiée en voiture... Le bonhomme avait plusieurs grammes d'alcool dans le sang mais il n'a pas écopé de grand chose - à l'époque la législation n'était pas aussi sévère. Et nous, nous n'étions pas attachées à l'arrière car ce n'était pas obligatoire...

Merci :)

Loïs de Murphy,

Bienvenue ici :)))

Ne t'inquiète pas je ne suis pas violente... Par contre, comme Balmeyer (qui écrit d'excellents textes) je trouve mon adjectif très bien choisi ;) Ce qu'il te répond est juste alors je n'ajouterai rien.
A bientôt quand même ?

Balmeyer.,

Merci et merci :)))
Désolée pour tes doigts...

Jelaipa,

Bienvenue aussi (c'est génial toutes ces nouvelles lectrices, mais d'où venez-vous ?)
Merci pour toutes ces gentilles choses que tu m'écris. Je suis contente de t'avoir émue et que tu aies ressenti ce que je voulais faire passer dans ce texte : le souci pour nos enfants, tous les enfants...

Où m'as tu taguée ???
Je suis désolée je n'avais pas vu !

Anonyme a dit…

Bin il aurait fallu que je respecte les règles et que je te le dise! sur mon site que tu as trouvé.....Il faut dire,que nulle chez les nulles je n'avais pas compris que l'on pouvait t'écrire sans mot de passe....heureusement que j'ai une hot-ligne privée.

PS1:"vertigineuse" apporte effectivement une nuance qui donne à son texte sa valeur

PS2 : je t'ai trouvée car blog-it express véritable addiction

Zoridae a dit…

Jelaipas,

Je ne comprends pas, je t'ai laissé des commentaires sur deux billets mais apparemment ils n'y sont pas...

Merci pour tes PS !

Anonyme a dit…

parce que mon directeur technique (cela reste secret sinon il ne m'aidera plus ;-))) ) a installé (il va dire que ce n'est pas lui mais dotclear! Je le connais comme si je l'avais fait... ) les commentaires en deux étapes : d'abord visualiser ( donc tu dois visualiser) et seulement après tu envoies ce que tu viens de vérifier.En tous cas c'est ce que j'ai compris....si cela ne marche pas on alertera qui de droit.....mais évitons de nous rendre ridicule trop vite : mon autorité maternelle (ou ce qui en reste) est à ce prix...

IL a dit…

Qu'est-ce que je peux dire encore ? Les autres ont déjà dit tout, style du texte superbe, histoire touchante...
Je t'ajoute à la liste des liens de blogeurs.
http://igorleterrible.blogspot.com

Anonyme a dit…

(décidément, mon commentaire refuse de passer...)
J'aime te lire, ça me touche, profondément.
Une bise pour zacharie et son aventure pas rigolote, une pour toi et tes souvenirs douloureux, d'enfant et de maman, et une énorme pensée pour A et ses parents... amicalement

Nelly (j'essaye en anonyme du coup)

Anonyme a dit…

Le texte est magnifique, dès que j'ai commencé à le lire je n'ai pas pu m'arrêter !! Les histoires sont tellement poignantes...
Une pensée pour les parents et le petit, c'est toujours dur d'affronter la maladie...

Tu auras naturellement mon vote pour le Festival de Romans ;)

Nicolas Jégou a dit…

Igor,

Sois économe en compliment avec Zoridae, sinon il faudrait en faire sur chaque billet tellement elle écrit bien et elle en prendrait l'habitude.

Zoridae a dit…

Jelaipa,

Alors j'ai dû effectivement manquer une étape. Je reviendrai mais ce soir car il faut que j'emmène mon fiston prendre l'air...

Igor,

Bienvenu ici !!! ça me fait plaisir de te revoir en blog ;)
Merci pour tes compliments et merci de m'ajouter à ta blogroll(je t'avoue que je suis juste passée sur ton blog, que je t'ai enregistré mais que je n'ai pas eu le temps de lire...)

Nelly,

Bah alors qu'est-ce qui se passe ?
Merci pour les bises, je les prends et je les distribue :)))
(Même anonyme je t'ai reconnue : moi aussi j'aime bien te lire mais tu ne postes pas souvent ;) )

Nycouette,

Bienvenue ici et merci infiniment :))) pour moi et pour A.

Et à bientôt j'espère...

Nicolas,

On ne se lasse pas des bonnes choses :))

Dorham a dit…

Je ne laisse qu'un commentaire, en ayant lu les deux textes. Plus que le style, l'entrelacement, je note l'extrême justesse qui se dégage de ta vision des sentiments que l'on éprouve presque malgré soi vis à vis de son enfant. La distance, la froideur technique des médecins, on ne peut le comprendre, le moindre cri nous déchire, on a soudainement l'envie de partir en détalant avec le gosse dans ses bras pour que cessent tout ça, la douleur, sa colère, son incompréhension contenu dans cette notion vive qui veut - et que l'on apprend plus tard - qu'il soit nécessaire de parfois se faire du mal pour éprouver du bien, qu'il faille parfois martyriser le corps pour mieux le faire vivre.

Zoridae a dit…

Dorham,

Que ça fait plaisir de te relire ! Merci pour ton analyse avec laquelle je suis entièrement d'accord :)

Didier Goux a dit…

Et vous croyez réellement nous faire croire que le type avait plusieurs grammes d'alcool dans le sang, alors que c'est vous qui aviez passé la journée chez des cousins vignerons ? Faut pas nous prendre pour des truffes, non plus !

(Je disais ça pour détendre l'atmosphère : très beau texte...)

Zoridae a dit…

Didier Goux, je n'avais que 9 ans et demi, je ne buvais pas encore ;)

Merci beaucoup :)))

Anonyme a dit…

@Balmayer et Zoridae : Non non je suis ravie, j'adore échanger sur des lectures, voir par les autres regards :o)

Nicolas Jégou a dit…

Didier,

Ce qu'il y a de surprenant dans cette histoire, c'est d'avoir un accident avec seulement plusieurs grammes d'alcool dans le sang.

Ou alors il a fait deux heures de sieste dans la voiture.

Christie a dit…

J'ai connu l'hôpital et les soins douloureux, autant pour moi que pour mes compagnons d'infortune. Les salles comme dans l'ancien temps,40 lits, toutes pathologies confondues.
Je me suis retrouvée voisine de lit d'un grand brûlé (3eme degré) que l'on soignait devant nous(nous étions petits!) et sans anesthésie. J'ai toujours ses hurlement dans l'oreille. Le simple fait d'entendre quelqu'un parler devant moi de l'hôpital Trousseau me donne la chair de poule.
C'est la raison pour laquelle j'avais choisi la maternité des Lilas. pas question d'accoucher médicalement sans une absolue nécessité.
Et lorsque que l'on fait un soin à mon fils. J'exige d'être présente, je regarde et je donne mon avis.
Content ou pas. C'est un DROIT de l'enfant hospitalisé. Je ne laisse jamais rien passer nulle part.
A Montpellier, je trouvais leur médecine trop investigatrice et peu respectueuse. je viens d'ailleurs de lire, je ne sais plus où, qu'il doit y avoir une anesthésie pour pratiquer l'électromyogramme.
Qui fait mal et qui fait peur.
Mon fils n'en a pas eu.
La prise en charge de la douleur chez l'enfant en France accuse un énorme retard. quand je vois le visage de mon gamin se tordre de douleur alors qu'il a vraiment mal, aujourd'hui, encore et que cette douleur n'est toujours pas reconnue, ça me hérisse.
Cette douleur est pourtant très handicapante. C'est usant d'avoir mal tout le temps.ça fatique et ça empêche la concentration intellectuelle. C'est un fait reconnu aujourd'hui.
Nous sommes encore un peuple de "sauvages" comparé aux pays du Nord qui sont loin devant nous.
Et c'est à nous parents de faire respecter le droit de nos enfants.

Christie a dit…

P.S.: Je fais ce que suggère Dorham, quand je ne suis pas contente, je m'en vais avec "mon gamin sous le bras!".
Et je fais savoir exactement ce que j'en pense !!
Il n'y a que comme ça que l'on peut affirmer ce qu'il en est..
Les médecin qui suivent mon fils ont bien compris le truc. Et ils sont responsables. D'ailleurs ils me proposent bien souvent de changer de médecin.
Il y a des soins que je refuse, tant que la vie de mon fils n'est pas en jeu, c'est un droit. S'il dit "non", je dis "non".