"Je songeais à me remettre à l'écriture d'un roman pour dresser un rempart autour de moi, j'y songeais sérieusement. Je tenais le coup, depuis des années, au moyen de quelques articles, de quelques vagues nouvelles, semblant plus occupé que je ne l'étais réellement, mais aujourd'hui, dans cette situation, le retour au roman semblait s'imposer. Son épreuve semblait s'imposer. Écrire un roman requérait tant d'énergie que tout le reste passait au second plan. C'était l'avantage.
J'en avais souvent fait l'expérience. J'avais écrit mes derniers romans en forme de blockhaus, et les circonstances semblaient indiquer qu'il était temps d'avoir recours de nouveau à ces pouvoirs, quitte à y laisser quelques plumes."
Philippe Djian - Impardonnables - P121 et 122
J'en avais souvent fait l'expérience. J'avais écrit mes derniers romans en forme de blockhaus, et les circonstances semblaient indiquer qu'il était temps d'avoir recours de nouveau à ces pouvoirs, quitte à y laisser quelques plumes."
Philippe Djian - Impardonnables - P121 et 122
30 commentaires:
teasing?
non je n'en ferai pas un roman ! pas la peine d'insister ! :)
Excellent billet. ;-)
Ce que j'aime bien là dedans, c'est l'idée que dans un premier temps, on fait tout pour éviter d'avoir à se prendre ça sur la gueule...
On feinte !
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Zoridamounette, reine de la feinte...purée de bois, la petite frappe que je suis, se gratte l'oreille, une couille (l'autre bouge, je n'ai pas peur de le dire), appuie sur le bouton veille de la télécommande. Pttt ! tout s'éteint, tu vas rester seule avec le silence... Craché ! allez quoi, vas-y !
C'est rien qu'un gros chewing gum à mâcher... au lieu de... bon, je me censure, déjà que je suis une petite salope roturière sans élégance :)) (y a bien un autre nom mais je sens que Balmeyer va râler)
(en cas de panne sur l'autoroute, je connais un bon remorqueur)...
Mais pourquoi est-ce que je n'aime pas cette citation, bon sang de bois ?
Didier,
Parce que je l'aime bien ?
Vous avez aussi tout l'air du mec qu'aime pas Djian, ça tombe bien, moi, j'ai tout l'air du mec qui ne l'a jamais lu :)
il est vrai, hors contexte, ce passage semble avoir quelque profondeur, quand en réalité il est tout aussi creux et insipide que ce roman-là dont il est extrait.
mais j'imagine que ce n'est pas ici le sujet, qu'il ne s'agit justement pas de ce roman-là...
Djian est un poseur.
Tout le monde s'en fout, des états d'âme de l'écrivain : just do it, il n'y a que les français pour ne pas comprendre ça, ou bien ?
Tout à fait d'accord avec Audine. Il ne faut pas se demander si c'est le moment ou si on en a besoin, il faut écrire... Yes we can
Tiens ! Il y a un commentaire (en double) à effacer (deux fois) ici. Il y a des cons qui oublient que le taulier d'un blog pourrait passer en justice pour ce genre d'insulte, peut-être drôle au moment où on l'écrit mais qui laisse des traces chez google.
Ces cons sont généralement anonymes.
Ces cons sont généralement anonymes.
Tu imagines si tous les anonymes allaient en justice parce que tu les as traités de cons.
Ces anonymes sont gereralement cons.
Tous les cons ne vont pas porter plainte.
Tous les cons ne vont pas porter plainte.
Ils devraient, c'est pas de leur faute à eux.
Mélina,
Peut-être... Qu'est-ce qui te fait penser ça ?
Gaël,
Allez ! S'il te plaaaaaaaaaaaaaît !
Nicolas,
LOL (ordure !)
Dorham,
Oui, j'ai été touchée par les mêmes choses...
Tu es trop bon avec moi, je suis touchée... Je crois que je rassemble mes forces. Mais peut-être que j'ai juste trop peur et que je vais rester là, immobile, tétanisée, pendant des années...
Mais si tu m'appelles encore Zoridamounette, je ne réponds plus de rien...
Didier Goux,
Parce que vous vous sentez visé ?
Dorham,
Jamais lu Djian ? Oh là là ! Il y en a de fort bons...
Dedalus,
Merci pour le lien, je vais aller lire votre billet...
Ici il s'agit, si, de ce roman-là mais j'ai relevé cette citation parce qu'elle me parlait -aussi - de tout un tas d'autres choses... Et j'espérais qu'elle parle aussi à quelques blogueurs de ma connaissance...
Audine,
Ce que tu suggères est très intéressant : crois-tu qu'en dehors de la France, les écrivains ne sont pas angoissés par l'écriture ? Ça vaudrait le coup de faire des recherches...
Sophie,
En même temps (je m'adresse aussi à Audine), Djian dit-il qu'il a du mal à écrire un roman ? Non, au contraire. Il dit que le roman va l'aider à s'abstraire de la situation difficile dans laquelle il est. Il dit qu'écrire va le protéger... C'est ce que j'ai lu d'abord... Pour le reste, il parle d'épreuve, certes, dans le roman à un moment il parle d'une phrase qui lui prend 20 minutes. Mais dans l'ensemble il ne parle pas de la souffrance d'écrire ; plutôt des invasions du quotidien dans le temps de l'écriture...
Nicolas,
Arg ! Ne me fait pas peur !
Dedalus Nicolas Dedalus,
Joli dialogue !
Audine : d'accord (à propos de Djian qui n'existe pas), deux fois, et trois fois d'accord !
Audine : pas d'accord, deux fois, trois fois pas d'accord : le "just do it" ou le "yes we can", slogans d'imbéciles ! Proust a passé la moitié de sa vie à se cogner la tête contre les murs (SES murs) parce qu'il se pensait incapable d'écrire. Et, à l'arrivée ?...
Sophie (que je ne connais pas) : non, il ne FAUT pas écrire ! Personne ne vous (me) demande rien. Fermons nos gueule, ça ira très bien.
Tous les autres : Arrêtez donc de flipper sur les gens qui MENAÇENT de porter plainte : ce sont de petit(e)s enculé(e)s sans le moindre intérêt.
Dorham, pour finir : je commence à vous connaître et je pense que, pas plus que moi, vous ne perdez votre temps à lire cet abruti (de Djian).
Zoridae : Oui.
Zo,
"Ce que tu suggères est très intéressant : crois-tu qu'en dehors de la France, les écrivains ne sont pas angoissés par l'écriture ?"
Où ai-je dit ça ? J'ai justement dit l'inverse. "L'angoisse" de l'écriture (qui reste à définir, on parle de l'angoisse de quoi exactement, l'inspiration, le travail à faire à sa table, le désir de plaire / séduire ?) est tellement partagée, répandue et banale, que la ressasser infiniment est une position de "disant" et non une position de "faisant".
Pour être plus claire, le défaut (souvent reproché) des écrivains, mais aussi des cinéastes français, c'est de se regarder écrire au lieu d'écrire.
Je pense que les préoccupations des écrivains américains par exemple, sont nettement différentes.
Et c'est totalement flagrant du coté du cinéma.
En ce qui concerne Djian, je trouve qu'après 37°2 le matin, il n'a fait que se répéter, sans renouveler en rien son style : ça s'appelle de la facilité. Ce type a de la facilité et il l'exploite. Son travail n'est pas très productif, du coup. (et je trouve avec des ficelles lassantes et répétitives).
Et même, en ce qui concerne 37 ° 2 le matin, il doit beaucoup à Anglade et à Béatrice Dalle, qui ont incarné à la perfection ses obsessions, notamment la principale, à savoir la relation entre le sexe, l'écriture et la folie.
Dans l'extrait que tu nous mets, Zo, il dit que l'écriture d'un roman "protège" et à la fois met en danger. Tout et son contraire quoi.
La belle affaire ...
Il peut aussi bâtir des maisons, développer une association de quartier, prendre la tête d'un conseil syndical de copropriété ... ça "protège" et met un peu en danger aussi.
Enfin on risque moins de se casser un doigt sur une touche.
Tu vois Zo, ce que je reproche à toutes ces considérations sur l'écriture (et que donc je trouve assez répandu en France), c'est qu'à force de se demander à quoi sert l'écriture, comment qu'elle angoisse un max, où on va, et pourquoi tout ça, on finit par oublier de produire, un bon produit, et même je dirais, en matière d'écriture, une histoire, tout simplement.
C'est en ça, Didier, que j'aime bien moi, ce slogan "just do it". Je sais que comme tous les slogans il veut à la fois tout dire et rien. Mais pour moi, il est, d'une façon moqueuse, une réponse parfois simple aux interrogations métaphysiques des "artistes" ou "écrituriens" français.
Se poser des questions certes, mais faire aussi.
Travailler et suer, échanger en techniciens et moins en psychanalysés.
"just do it" : ça m'a souvent aidé à avancer dans la vie.
(et quand à Yes we can, je ne l'ai jamais dit : je n'aime pas les slogans de vainqueurs).
Pour ce qui est de Proust certes.
Mais encore ?
Je pense aussi qu'il est moins lu que Maupassant d'ailleurs, Maupassant, qui a fait plein de petites histoires ...
(d'ailleurs, le mépris dont fait preuve Djian dans cet extrait envers les nouvelles est assez rigolo ... La quantité de page fait la difficulté de l'oeuvre ? son mérite ?? Un roman est plus noble qu'un recueil de nouvelles ? c'est encore là bien une considération française ...).
Bon je m'arrête là, sinon on va me dire de nouveau : ça n'est plus un commentaire mais un billet ... (encore un truc des blogs qui est agaçant ...).
Audine : un roman n'est pas plus noble qu'un recueil de nouvelles, c'est juste qu'il rapporte bien davantage. Surtout si, comme l'autre bateleur, on va se répandre à la télévision pour le vendre.
"Pour être plus claire, le défaut (souvent reproché) des écrivains, mais aussi des cinéastes français, c'est de se regarder écrire au lieu d'écrire."
Je trouve cette remarque très juste. Je n'ai jamais lu Djian et je n'ai pas envie de m'y mettre.
Ecrit-il sur lui à cause d'un manque d'inspiration ? Je déplore parfois que l'auto-fiction soit aussi présente ..
Lire Djian et ne retenir que les passages relatant les affres de l'écrivain (thème récurrent chez lui en effet) est très réducteur de son oeuvre. Djian a un regard sur les gens, les choses, les paysages, les ambiances, le vent, le sexe, les enfants etc, qui personnellement me bouleversent, m'enthousiasment, et frisent la perfection à mon avis. Evoquer le film "37°2 le matin" pour parler de Djian c'est comme disserter sur le film "Germinal" pour parler de Zola!
Djian se lit entre les lignes! ( et a écrit un recueil de nouvelles au passages: "Crocodiles".)
Bin moi, ça m'a donné envie d'écrire, de lire ça... Alors merci Zoridae :)
Merde ! Je suis d'accord avec tous les commentaires de Didier Goux ! Ça me fait tout drôle... :o)
Loïs de Murphy : il faut consulter d'urgence, le symptôme est très inquiétant !
Un roman
Un roman
Un roman,
Dis-je en tapant dans mes mains pour marquer le coup !!
Fais ce que ton envie te dicte, c'est surement le bon moment
;-)
Un regard complémentaire, rien de plus : oui, j'aime bien cette idée "quon se protège" en écrivant un roman. Après expérience vécue déjà trois fois, c'est la différence avec la nouvelle : en écrivant un roman, on se protège et on se met en péril en même temps, parce qu'on part en retraite, on se coupe du monde même si on fait semblant d'être là : on sourit à sa femme, on parle au facteur, mais ce n'est plus tout à fait pour de vrai. Les vraies personnes, ce sont celles du roman, le temps de l'écriture. On fait la navette entre ces deux mondes, et on se sent très seul, volontairement isolé. C'est ça qui fait peur quand on va se lancer dans l'écriture, c'est ça qui fascine aussi, qui appelle. "Mathilde est revenue..."
et alors?? ce roman est-il débuté ou pas?
Excusez-moi pour ma lenteur à répondre, en fait je ne l'ai pas dit mais j'ai pris quelques jours de vacances...
Je reviens bientôt !
je t'ai tagguée sur des livres sur mon blog
Si je puis me permettre : même s'il a déjà été écrit, écrivez le roman qu'il vous faille lire d'urgence.
...please where can I buy a unicorn?
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