Traversant le parc au son des piétinements émerveillés de mon Zozo magnifique, je fus abordée, la semaine passée par un doux pochtron au regard égrillard.
Il y en a une floppée juste avant le jardin d'enfants, étalés en bandes sur des bancs, mous, avachis ou au contraire l'oeil en vrille, armés en esprit de quelques lances mirobolantes, prêts à pourfendre le quidam qui les bousculerait tout en tentant de les éviter.
Au mien il manquait toutes les dents de devant mais cela n'empêchait pas son oeil de friser ; la tête un peu penchée sur le côté, il me dévisagea avec admiration avant d'étaler ses compliments dans le soleil automnal comme de la peinture à l'huile sur une toile expressionniste. Puis, il tenta de m'expliquer que là il était en stand by, mais que ça n'allait pas durer. Il avait des projets. Sa précédente invention, une poussette électrique, n'avait pas aboutie, ses sponsors l'avaient lâché au dernier moment et c'est pour ça qu'il se trouvait là... en stand by.
Je l'écoutais poliment, aquiesçant à intervalle régulier, surveillant les pérégrinations, autour de nous d'un Zozo aussi amusé que moi. Car il ne fallait pas se fier aux apparences, m'apprit mon courtisan du mercredi, bientôt il serait riche et célèbre grâce au projet sur lequel il était entrain de travailler :
- Vous connaissez les couvertures chauffantes ? me demanda-t-il
- Hum, oui oui, répondis-je en m'élançant pour rattrapper un Zozo qui prenait la poudre d'escampette.
- Vous savez, c'est une couverture qu'on branche et elle reste super chaude. Et bien, sur le même principe je vais créer un ... chauffant.
(Je n'avais pas entendu le mot, répondant à une question impérative de Zozo)
- Comme c'est intéressant, approuvai-je, quelle bonne idée !
Alors mon Don Quichotte d'opérette s'emballa, il se mit à gesticuler, à mimer, éructant de fierté, avec aussi, au fond des yeux, une lueur qui s'était embrasée :
-C'est vrai, non ? Vous les femmes, vous avez toujours froid aux seins ! D'abord les femmes, elles ont souvent froid ! Pas vrai ? Ya qu'à vous regarder, vous vous tenez toujours comme ça (et il mime la position que j'avais à l'instant, les bras agrippant mes propres épaules dans le but évident de ne pas geler sur place) Grâce à mon soutien-gorge chauffant, vous n'aurez plus froid aux seins !
J'ai tenté, je l'avoue, un instant de faire entendre raison à cet homme ("Mais je n'ai pas froid aux seins, j'ai froid, c'est tout !") mais au bout d'un moment ce fut gênant et ma main s'ouvrit, une seconde, le temps de lâcher la capuche de Zozo, qui libéré, s'échappa :
- Bonne continuation, criai-je de loin à mon chevalier servant à qui nononon je n'avais pas le temps de faire une petite bise !
Au mien il manquait toutes les dents de devant mais cela n'empêchait pas son oeil de friser ; la tête un peu penchée sur le côté, il me dévisagea avec admiration avant d'étaler ses compliments dans le soleil automnal comme de la peinture à l'huile sur une toile expressionniste. Puis, il tenta de m'expliquer que là il était en stand by, mais que ça n'allait pas durer. Il avait des projets. Sa précédente invention, une poussette électrique, n'avait pas aboutie, ses sponsors l'avaient lâché au dernier moment et c'est pour ça qu'il se trouvait là... en stand by.
Je l'écoutais poliment, aquiesçant à intervalle régulier, surveillant les pérégrinations, autour de nous d'un Zozo aussi amusé que moi. Car il ne fallait pas se fier aux apparences, m'apprit mon courtisan du mercredi, bientôt il serait riche et célèbre grâce au projet sur lequel il était entrain de travailler :
- Vous connaissez les couvertures chauffantes ? me demanda-t-il
- Hum, oui oui, répondis-je en m'élançant pour rattrapper un Zozo qui prenait la poudre d'escampette.
- Vous savez, c'est une couverture qu'on branche et elle reste super chaude. Et bien, sur le même principe je vais créer un ... chauffant.
(Je n'avais pas entendu le mot, répondant à une question impérative de Zozo)
- Comme c'est intéressant, approuvai-je, quelle bonne idée !
Alors mon Don Quichotte d'opérette s'emballa, il se mit à gesticuler, à mimer, éructant de fierté, avec aussi, au fond des yeux, une lueur qui s'était embrasée :
-C'est vrai, non ? Vous les femmes, vous avez toujours froid aux seins ! D'abord les femmes, elles ont souvent froid ! Pas vrai ? Ya qu'à vous regarder, vous vous tenez toujours comme ça (et il mime la position que j'avais à l'instant, les bras agrippant mes propres épaules dans le but évident de ne pas geler sur place) Grâce à mon soutien-gorge chauffant, vous n'aurez plus froid aux seins !
J'ai tenté, je l'avoue, un instant de faire entendre raison à cet homme ("Mais je n'ai pas froid aux seins, j'ai froid, c'est tout !") mais au bout d'un moment ce fut gênant et ma main s'ouvrit, une seconde, le temps de lâcher la capuche de Zozo, qui libéré, s'échappa :
- Bonne continuation, criai-je de loin à mon chevalier servant à qui nononon je n'avais pas le temps de faire une petite bise !