Novembre a été pendant des années un mois maudit. Le changement d’heure effectué, je commençais à ressentir l’effet d’un compte à rebours, amalgame de sensations, de souvenirs, de cauchemars qui me menait inéluctablement au vingt novembre, jour de la mort mon père, en 1989. Aujourd’hui je suis capable de dire qu’il y a eu un avant et un après sa mort. A l’époque il me semblait que ma vie s’était achevée, en même temps que la sienne, sur le coup, dans un accident de voiture.
Pourtant, l’année scolaire avait bien commencé. Je ne sais pourquoi – peut-être parce que j’étais enfin proche de lui – j’avais trouvé la force de briller. Je travaillais chaque soir tard, la plupart des cours me passionnait et j’étais vite devenue populaire parce que j’acceptais de combler les manques de mes camarades de classe s’ils me le demandaient. Un jour, j’avais dit à mon père : « Tu sais, je suis devenue très forte en mathématiques. Je crois que j’aimerais devenir médecin, comme toi, plus tard… » Il avait éclaté de rire. J’avais décidé que je le surprendrai. Je n’en ai pas eu le temps.
Ce n’est pas que j’ai été tirée de l’insouciance de l’enfance par sa disparition puisque insouciante je n’étais plus depuis longtemps. C’est que, à mesure que le chagrin, les regrets, les remords, la tentation de la folie, la colère s’infiltraient en moi, je suis devenue une autre personne que celle que j’aurais été sans cela. D’appliquée je suis devenue distraite, de résolue, hésitante ; ma réserve s’est muée en déraison, ma sagesse en hystérie ; d’économe j’ai été dispendieuse, de patiente, passionnée. Pendant les années suivantes, ma perception du temps a été complètement distordue. J’étais persuadée que certains événements précédant la mort de mon père avaient eu lieu dans ma petite enfance : je disais, par exemple, à mes amies que mon grand-père était mort, lui, quand j’avais huit ou dix ans. J’ai eu un choc quand, des années plus tard, j’ai réalisé que le père de mon père avait été enterré seulement neuf mois avant son fils.
Lorsque le téléphone a sonné au soir du vingt novembre, le décès de mon père avait été constaté depuis le matin. Les heures que j’avais passées entre dix heures trente et vingt heures trente sont des heures qui demeurent inconcevables, aujourd’hui encore. Je m’imagine tantôt comme une écervelée qui vaquait à ses occupations, ignare, bête, futile, tantôt comme une innocente au-dessus de laquelle pointait le couperet intraitable du destin. Ces heures ne semblent pas m’avoir appartenues et je les ai pourtant traversées comme les autres. Je n’ai pas été triste au moment de l’accident mais bien plus tard, alors que la nuit était tombée depuis longtemps.
La vérité c’est que, à dix heures trente, environ, le vingt novembre 1989, je rentrais du lycée. J’approchais de l’immeuble Des Rousses, où j’habitais avec ma mère et ma sœur et je pensais à mon père. Ma vie avait changé de façon spectaculaire depuis que, deux ans auparavant je lui avais écrit une longue lettre. J’avais raconté ce qu’il n’était pas et ce qui me manquait, j’avais pleuré et déversé sur travers le papier à fleurs toutes mes frustrations et tous mes manques, ma tristesse et ma rage. Une semaine plus tard mon père nous avait invitées au restaurant, sa femme et ma mère, Anna et moi, avec Ludivine, notre petite sœur. Il avait décidé de ne plus être en colère contre ma mère. Il avait fait des promesses qu’il avait tenues : nous emmener en vacances, ne pas nous tenir à l’écart de sa vie. J’avais cessé d’écrire dans mon journal que je le détestais et à la place c’est à lui que je murmurais, tendrement, que je l’aimais.
Pourquoi ai-je imaginé sa mort ce jour-là, je l’ignore… Je ne souhaitais pas qu’elle advienne mais j’ai quand même éprouvé, l’espace d’un instant et le cœur battant, la liberté de mon existence sans lui. Des images très précises de ce que je pourrais faire s’il n’était plus là du tout, ont défilé, débiles, séduisantes, minables. Je me suis grisée de la certitude que je ne serais plus moi-même et ce changement m’apparaissait bénéfique, comme si en quelques minutes j’allais devenir la jeune femme libre que je rêvais de devenir enfant, une jeune femme capable de danser, de parler, de chanter sans peurs et sans complexes. Je décris cela de façon très précise parce que c’est un souvenir que j’ai ressassé maintes fois depuis, mais à l’époque, j’ai chassé ma rêverie malsaine d’un haussement d’épaules, vaguement honteuse, sans savoir qu’elle resterait gravée en moi à jamais.
Arrivée dans notre appartement, j’ai profité de l’absence de ma mère pour allumer machinalement la télévision. Il n’y avait rien d’intéressant et je suis allée effleurer les touches de mon piano. Je ne parvenais plus à jouer depuis que je me sentais heureuse parce que j’avais pris, depuis trop longtemps, l’habitude de pleurer en répétant mes études de Mozart, Beethoven, Scarlatti. Il m’était devenu impossible de faire du piano sans sentir les larmes rouler sur mes joues. Je me suis donc attablée à mon petit bureau et j’ai commencé la dissertation que je devais rendre le lendemain.
A vingt heures trente, lorsque mon oncle a appelé, j’étais de nouveau au travail après mon après-midi de cours. Quels mots venais-je de tracer ? De quoi parlait ce devoir ? Tout cela je l’ai oublié…
Illustration : Art and ghosts
27 commentaires:
Des mots justes pour décrire l'indicible, pour saisir le moment où ça bascule, pour apprivoiser l'incompréhensible. Et surtout pour avancer, encore, malgré tout...sans regret ni culpabilité.
J'ai perdu moi aussi mon père, trop tôt, d'un cancer. Ce que tu écris, ce que tu cries, ce flou qui restera toujours et l'oubli. C'est si dur. L'autre jour alors que je conduisais, j'essayais de me rappeler comment conduisait mon père. Et je n'y arrivais pas vraiment. Il s'efface, malgré les souvenirs, malgré les photos, malgré ce que j'ai écrit sur lui. L'oubli c'est ça le pire je crois.
Non, non, Sophie, pas d'oubli, jamais : une « mise à distance » salvatrice plutôt. Les morts brûlent, sans cela.
mon père est mort il y a 17 ans, mon deuil est fait. Ce que je regrette est d'oublier comment il était de son vivant, ces petits détails insignifiants pour d'autres mais qui faisaient qu'il était lui... Voyiez-vous ce que je veux dire Didier ?
Mots d'elle,
Oui, c'est ça...
Sophie,
J'essaie, aujourd'hui, de ne plus penser à ce dont je ne me souviens plus. Je me dis que j'ai gardé l'essentiel et que le reste est quelque part, en moi...
Didier,
Je suis d'accord avec vous. "Les morts brûlent sans cela" c'est parfait !
Dire qu'avec le mien il y a tant d'amour et autant d'incompréhension, de non-dits...
Il ne nous restera que des regrets on le sait tous les deux sans rien y faire pour autant.
Très joli texte, qui suscite beaucoup d'émotions.
Sophie : bien sûr que je comprends ! Mais je maintiens (peut-être à tort, n'est-ce pas ?) que cet oubli, même s'il semble cruel, est en réalité une sauvegarde pour le vivant, une sorte de "blindage protecteur", si je puis dire.
Il y a aussi que j'en parle à mon aise, dans ce cas précis des parents : à 52 ans, je n'ai encore eu à déplorer la perte ni de l'un ni de l'autre des miens (même ma grand-mère maternelle s'accroche encore !) : je penserais peut-être différemment, sans cela.
Je veux dire, Sophie, que quand mes parents mourront, je ressentirai très probablement la souffrance de leur perte, un chagrin durable, peut-être même définitif, mais je ne pense pas qu'il pourra y avoir un sentiment de "manque", ou de "vol" : à mon âge, il y a longtemps que les parents ont terminé leur tâche.
Mais peut-être, là encore, me berluré-je grave...
Je pense, Didier, que tout dépend de la relation qu'on a eu avec ses parents et de son évolution. Si le virage adultes à adultes se fait bien, leur tâche originelle et certes finie mais une autre relation entre en jeu. Relation qui peut manquer tout autant lors de la disparition du ou des parents. Et puis même le pire des parents, quand on le perd cela fait mal, car on perd comme une partie de nous-même je crois...
l'âge avançant, dit Mère Castor la chenue, on essaie d'anticiper la mort de ses parents.
J'ai perdu mon père il y a longtemps, lui que je voyais si peu est devenu, chagrin bien rangé, mon compagnon de chaque jour, je l'ai "incorporé". Il fait partie de moi. Je vois ma maman qui s'amenuise et perd peu à peu ses forces, et me raisonnant par avance, je me prépare à cette bascule dans le vide que sera l'absence totale de parents.
Comment peut être devenir enfin grand.
bien sûr : Très beau texte, émouvant.
Zoridae, je comprend aussi ta peine, j'ai aussi perdu mon père lorsque j'avais 11 ans..et toutes les années à penser au jour de sa mort,à cette relation que ns aurions eu..etc
Ce qui me reste :un souvenir pâle, d'une enfance que je n'ai pas aimé.
Mais ds ton histoire il y a le divorce qui déchire autant que la mort..et c'est doublement souffrant.
Mr Didier..la vie vs a bien épargné, je vs envie
Quand enfin adulte, j'ai accepté que mes parents avaient fait tout ce qu'ils pouvaient,j'ai commencé à redouter puis à anticiper l'après! Ce texte vient en résonance dire plus que l'émotion.
De loin en loin, je vois mon père et la marque des ans qui le ralentit inexorablement.Je crains ce moment où le téléphone va sonner pour signifier la fin d'une vie de misère. Merci de cette mise en mots.
Encore un beau texte. On n'oublie pas ses morts, c'est vrai, on apprivoise comme on le peut leur "survivance". On se sent toujours plus ou moins coupable de quelque chose à l'égard de leur mémoire. Simplement parce qu'on vivait sa vie, quand ils partaient si loin ; ou parce qu'on ne trouvait pas les mots pour tromper leur angoisse muette, en leur tenant la main; ou parce que vous deviez choisir à leur place ; ou parce que vous avez dit, fait, pas dit, pas fait… Et puis on fini tous, plus ou moins, à les porter en soi, pacifiés, presque indolores. Quand on a compris que dans la mort comme dans la vie, ils sont juste en avance d'un train sur vous.
"J’approchais de l’immeuble Des Rousses"
Ah bon ! On vous entassait ?
C'est bon, je sors.
Nicolas, un peu de sérieux !
C'est "amusant", nos pères sont morts à peu près à la même époque (le mien, c'était 1992), mais je suis "beaucoup plus vieux" (26 ans... à l'époque). Je ne vais pas raconter cette dernière journée mais je m'en rappelle très bien (alors que j'ai une mémoire assez nulle), presque chaque instant.
Pour ce qui concerne le deuil des "ascendants", je crois que chacun le prend à sa façon. L'oubli, le machin salvateur, ... je ne sais pas. Mon père est mort d'un cancer après deux ans de maladie... Ca mort a été un soulagement et une grande perte ! Des fois, on est cons... Je ne sais pas comment on peut l'exprimer avec des mots.
Je vais retourner dire des conneries sur mon blog.
Maux et mots.
Merci Nicolas, pour "des rousses", je n'ai pas osé...
Balmeyer,
Quand je vois ce genre de phrases dans un billet, j'ai l'impression qu'elles sont exprès pour moi...
Plume,
Merci...
Avec ton père, qui sait, peut-être la situation n'est-elle pas inexorable.
La mère Castor,
Cette incorporation je la ressens aussi. Et, j'en parlerai peut-être, j'ai senti très nettement, ma relation à mon père évoluer au fil des années, alors qu'il était mort. Comme si notre relation interrompue se poursuivait, dans un autre temps...
Quant à la morte de ma mère j'évite d'y penser... Elle est encore très jeune !
La mère Castor,
Merci :)
Noès Cogite,
Merci de ton témoignage... 11 ans, c'est l'âge qu'avait ma sœur Anna et c'est bien jeune !
Cependant je suis étonnée que tu évoques ma peine puisque ce n'est pas cela que je voulais montrer dans ce billet. Pas cela que je voulais dire... Bien spur il y a un fond de tristesse, un tel récit ne peut faire sourire mais...Ai-je manqué mon coup ?
Myel,
Merci de ton commentaire émouvant...
Le coucou,
Je n'ai rien à ajouter à votre beau et riche commentaire...
Nicolas,
LOL ! Tu as raison, en écrivant cela j'ai pensé à toi :))
Nicolas,
Merci de ton commentaire sérieux qui me touche beaucoup. Je crois qu'on ne se console, hélas, jamais de la mort d'un proche. Même si on finit par l'accepter.
Enfin un truc comme ça !
Walkingthedog,
Bienvenu ici...
Oui, maux et mots, c'est bien de cela qu'il s'agit :)
Balmeyer,
Gredin !
"Pourquoi ai-je imaginé sa mort ce jour-là, je l’ignore… Je ne souhaitais pas qu’elle advienne mais j’ai quand même éprouvé, l’espace d’un instant et le cœur battant, la liberté de mon existence sans lui. (...) Je décris cela de façon très précise parce que c’est un souvenir que j’ai ressassé maintes fois depuis."
Je crois que tous les enfants pensent un jour à ce que serait leur vie sans leurs parents.
J'ai moi-même souhaité changer de parents.
Sauf que lorsque ça arrive "pour de vrai", cette petite pensée si anodine en apparence tintinnabule pendant de nombreuses années.
La culpabilité, j'ai donné, oui. Et votre texte fait écho à ma propre vie.
Il y a plusieurs passages qui me surprennent parce qu'ils collent avec mon propre vécu. Depuis l'âge de 6 ans je vis avec mes morts, comme je t'ai déjà raconté. Mais enfant (et parce qu'enfant), je me croyais unique au monde dans ce type d'expérience ! (Après, pour se débarrasser de ce réflexe de pensée, bonjour...)
Voilà entre autres choses pourquoi j'ai aimé lire ce texte et me sentir si proche de toi (sans que nos vécus se ressemblent pour autant).
Ce doit être difficile d'écrire sur le sujet, je t'envie d'y être parvenue en gardant ta poésie et ce style unique au monde (tiens ?) que tu as !
Je crois que, à ma connaissance, tu es la seule capable d'utiliser des expressions comme "le coeur battant" sans que cela fasse naïf le moins du monde. Tu te les appropries de façon spectaculaire.
Tu vas croire que j'exagère et je vais passer pour la niaise qui aime tout alors hop, une critique : en relisant, j'aime moins (c'est vraiment chipoter) "je murmurais, doucement", petite lapalissade... Je dis ça et en même temps, ça ne m'a pas empêché d'être complètement portée par ton récit !
La mort de mon père, et malgré les histoires de familles, la guerre qu'il y a eu entre nous, je l'ai vécu pacifiée.. Triste mais réconciliée. Peu de temps avant sa mort, j'avais eu une très longue conversation avec lui et je lui avait demandé des comptes.
Il ne s'est pas défilé et m'a répondu en acceptant la responsabilité de ses actes. Et la veille de sa mort , je l'ai senti partir.. une intuition inexplicable. J'ai donc passé un très long temps avec lui et c'était d'ailleurs la première fois de puis son hospitalisation et son enfermement (il souffrait de la maladie de Parkinson et l'overdose médicamenteuse avait provoqué un coup de folie- qui n'a pas étonné les médecins- à l'époque c'était courant). Nous avons eu une longue discussion. Sa mort le délivrait de toute cette souffrance physique alors que son cerveau de surdoué fonctionnait à cent pour cent correctement.
Par contre la mort de ma soeur a été un coup de tonnerre dans ma vie. je ne m'en remet toujours pas.. Il n'y a pas d'oubli possible. Pas dans cette mort là.
Parce que cela aurait pu être moi. Les fantômes du placard sont venu réclamer leur dose de chair fraîche . C'est tombé sur ma soeur.
et depuis, je traine la culpabilité de survivante car, je m'en suis sortie physiquement, intellectuellement, psychologiquement. Il m'a fallu travailler dur sur toutes ces implications, ne jamais lâcher prise... Mais aujourd'hui il me reste un goût très amer, celui de l'impossible oubli. Pas celui du long terme.
j'oublie bien sûr, mais la mémoire de ce quelque chose d'inachevé fait que le lâcher-prise prendra du temps, s'il se fait un jour.. C'est un sentiment trop frais que j'ai encore du mal à analyser totalement..
Christie,
Tout pareil ! Je réagis à ton commentaire parce que c'est plus fort que moi... J'ai perdu ma soeur très jeune et depuis je ne me sens plus moi-même, depuis l'âge de 6 ans (autant dire que je n'ai pas été moi longtemps !)
C'est un texte sensible dans lequel je me reconnais même si l'age et les circonstance ne sont pas les mêmes. J'aime bien cette recherche que tu fais sur les conséquences de la mort, sur la personnalité ou le caractère. Je remarque aussi que dans ce texte il y a des choses que j'ai remarqué seulement en deuxième voir troisième lecture.
(Merci à tous pour vos commentaires intéressants, émouvants... Il est difficile d'y répondre tant ce que vous offrez ici est riche et intime... )
Leïloona,
Merci de votre commentaire... Oui, je sais que c'est une pensée courante chez les enfants. D'ailleurs de nombreux héros de livres pour enfants ne sont-ils pas orphelins, libres de toutes entraves ? La culpabilité est pourtant bien pire et je crois qu'on y échappe rarement dans ce genre de circonstances...
Marie-Georges,
Merci... Ton commentaire se suffit à lui-même, tu as tout dit et les résonances que tu évoques me touche énormément. Comme me touche l'image d'une petite Marie-Georges murée dans son chagrin...
Il ne m'est pas dur d'écrire sur le sujet, par contre, non. Pas au sens où j'en sortirais bouleversée. J'ai écrit il y a des années un premier squelette de roman qui décortiquait tout ce qu'il y avait à décortiquer de cette expérience... Avant cela j'avais adressé des milliers de lettres à mon amie Nathalie et je pleurais sur chaque ligne ou presque.
Mais je vais bientôt y venir...
(Crois-tu vraiment que l'on puisse trouver niaise une fille qui parle de "ton style unique au monde" ? Non ! Mais merci pour le signalement de la lapalissade -j'adore quand tu chipotes !-, j'ai modifié...)
Christie,
Merci de ton témoignage... La mort de ta sœur est très récente et très violente, il te faudra du temps pour l'accepter, vivre avec, mais je trouve que tu analyses déjà les choses avec beaucoup de lucidité... Je ne peux que te dire bon courage ! Avec toute mon amitié.
MArc,
Merci à toi aussi... Je suis ravie que tu vois une recherche dans ce genre de billet car c'est exactement ce que je fais. Je travaille mes souvenirs depuis longtemps, ne désespérant pas de trouver un jour la juste distance, de faire surgir le romanesque d'un récit que je ne voudrais pas seulement biographique...
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